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François Christen

One Swiss Bank à Genève
François Christen
Si la baisse des taux attendue ce jeudi semble acquise en raison des innombrables signaux émis par Christine Lagarde et ses collègues, l’espoir d’une baisse accrue en juillet est sérieusement remis en question par la persistance des pressions inflationnistes.
Succédant à trois déceptions, un chiffre correct de l'inflation constitue un pas dans la bonne direction, mais les banquiers centraux devraient attendre d’observer un reflux plus convaincant pour réduire les taux d’intérêt.
Les rares indicateurs publiés la semaine passée mettent en lumière une dégradation de la confiance des consommateurs. Cette rupture, après trois mois de stabilité, résulte d’une perception défavorable de l’inflation, du marché du travail et des taux d’intérêt qui devraient entraver les dépenses réelles des ménages.
Si la Fed n’est pas pressée de réduire les taux d’intérêt, son président Jerome Powell a affirmé qu’un relèvement accru était très improbable.
La réunion du FOMC s’apparente à une formalité. Le maintien du statu quo ne fait aucun doute et il ne faut pas espérer la moindre révélation quant à la trajectoire des taux d’intérêt.
Assez réservé jusqu’ici, Jerome Powell s’est finalement rendu à une évidence que les investisseurs en obligations avaient déjà perçue.
La croissance soutenue des ventes au détail en mars (0,7% après 0,9% en février) défie, encore une fois, les pronostics de modération de la consommation privée qui devrait résulter d’un épuisement de l’épargne excédentaire accumulée durant la pandémie de Covid-19.
Le plan de route annonçant une réduction du taux des «Fed funds» à 4,6% en fin d’année est mal étayé par les données récentes, même si le président de la Fed Jerome Powell a réaffirmé mardi passé la perspective d’une baisse des taux d’intérêt avant la fin de l’année.
Sans surprise, la Réserve fédérale américaine n’a pas modifié son taux d’intérêt directeur et réaffirmé sa volonté de faire preuve de patience. La mise à jour des projections économiques et le ton amical de Jerome Powell ont toutefois retenu l’attention.
La progression des prix observée entre décembre et février s’établit nettement au-dessus de l’objectif visé par la Fed et vient étayer la thèse d’un «dernier kilomètre» difficile à franchir.
De part et d’autre de l’Atlantique, les banquiers centraux – ici le patron de la Fed Jerome Powell – se réjouissent d’observer un reflux de l’inflation, mais souhaitent attendre encore un peu avant de réduire les taux.
A quinze jours de la prochaine réunion du comité de politique monétaire (FOMC) de la Fed, Jerome Powell devrait réaffirmer sa volonté de faire preuve de patience à l’occasion des deux interventions au Congrès.
En Europe, les emprunts en euros affichent aussi des rendements stables. Les enquêtes traduisent une légère amélioration de la confiance et du climat des affaires qui pourrait conforter la BCE dans sa posture attentiste.
Les chiffres d’inflation publiés la semaine passée aux Etats-Unis ont définitivement annihilé l’espoir d’un revirement rapide de la part de la Réserve fédérale et entraîné un redressement significatif de la structure des taux d’intérêt en dollars.
Pour le président de la Fed, Jerome Powell, une réduction des taux en mars n’est envisageable que si les «données» devaient se révéler très décevantes.
La Fed a atteint son objectif durant le second semestre 2023. Malgré ce succès d’étape, le FOMC devrait attendre encore un peu avant de célébrer le rétablissement de la stabilité des prix et d’amorcer le «pivot» qui sous-tend l’optimisme des investisseurs et le reflux des rendements obligataires.
Le rebond trouve son origine dans les déclarations du gouverneur de la Réserve fédérale Christopher Waller.
Le décalage entre le «pivot» radical fantasmé par Wall Street et la normalisation graduelle esquissée par la Réserve fédérale implique des risques considérables de désillusion.
Le rebond marqué de l’indice du sentiment économique de la Commission européenne et les derniers chiffres d’inflation devraient conforter la BCE dans une posture attentiste.
Prolongeant la phase d’exubérance amorcée début novembre, Wall Street a célébré les propos amicaux tenus par Jerome Powell lors de la conférence de presse.