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François Christen

One Swiss Bank à Genève
François Christen
Les risques d’interférences avec la Réserve Fédérale constituent aussi une menace pour le marché obligataire. Le changement de cap entrepris par la banque centrale en septembre et la baisse de 0,25% du taux d’intérêt de «Fed funds» opérée jeudi passé sont toutefois de nature à aplanir les tensions entre Jerome Powell et Donald Trump.
Le redressement de Donald Trump (ici lors d'un meeting lundi à Raleigh, en Caroline du Nord) dans les sondages a joué un rôle central dans la correction obligataire qui a débuté en octobre.
Dans l’attente du résultat des élections, les investisseurs en obligations ont opté pour la prudence et se refusent à «acheter dans le creux».
A deux semaines des élections, l’accentuation de la pente de la courbe des rendements semble partiellement imputable au redressement de Donald Trump dans les sondages.
Si les rendements à court terme ont légèrement fléchi la semaine passée, les rendements à long terme ont poursuivi leur rebond pour s’établir à proximité de 4,1% pour le T-Note à 10 ans et de 4,4% pour le «Long Bond».
Les nouvelles récentes valident le plan de route «graduel» dévoilé par la Fed à l’occasion de la dernière réunion du FOMC et réaffirmé par Jerome Powell dans son discours du 30 septembre.
Sur le marché des capitaux en dollars, les rendements sont stationnaires et l’attention s’est portée sur Wall Street où les indices ont atteint des nouveaux sommets.
Les projections dévoilées mercredi passé et les déclarations de Jerome Powell lors de la conférence de presse invitent à ne pas considérer la baisse de 0,5 point comme un incrément qui s’appliquera automatiquement lors des prochaines réunions.
Le FOMC réduira le taux d’intérêt des Fed funds mercredi. Il y a une semaine, une majorité d’observateurs tablait sur un geste mesuré, impliquant une baisse de taux de 0,25 point, mais les anticipations penchent désormais en faveur d’une réduction de 0,5 point conduisant le taux directeur entre 4,75% et 5%.
Une baisse de 0,25 point de pourcentage du taux des Fed Funds, vers une fourchette comprise entre 5% et 5,25%, semble très probable malgré les turbulences qui agitent Wall Street.
Les légères tensions observées la semaine passée sont imputables à des indicateurs qui suggèrent que l’économie américaine poursuit une expansion robuste, ni trop chaude ni trop froide, conforme aux préférences de Boucles d’Or.
Le président de la Fed, Jerome Powell (à gauche), aux côtés du gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem (au centre) et du gouverneur de la Banque d’Angleterre Andrew Bailey lors du symposium de Jackson Hole.
Très attendu, le discours du président de la Fed Jerome Powell au symposium de Jackson Hole ne devrait inclure un plan de route précis, mais souligner encore une fois l’importance des données à venir pour remplir le double mandat impliquant la stabilité des prix et du plein emploi.
A l’épicentre de cet épisode d’instabilité, le marché japonais a récupéré près de la moitié des pertes accumulées depuis le début du mois.
La chute des rendements s’est matérialisée vendredi, suite à la publication d’un rapport de l’emploi qui confirme le refroidissement du marché du travail aux Etats-Unis.
Désormais plus confiants, Jerome Powell et ses collègues ont clairement exprimé leur volonté d’amorcer un cycle d’assouplissement graduel dans un avenir proche, mais pas tout de suite.
En dehors du champ conjoncturel, les défaillances de Joe Biden (à droite) à l’occasion du premier débat télévisé invitent les investisseurs à se préparer au retour de Donald Trump.
Thomas Jordan et ses collègues de la BNS ont décidé d’opérer une baisse de 0,25 point de pourcentage. Nul doute que le renforcement de franc consécutif aux élections européennes et à la dissolution du parlement français a joué un rôle dans cette décision.
Conformément aux attentes, la Réserve Fédérale a maintenu son taux d’intérêt entre 5,25% et 5,5% tout en révisant à la baisse les perspectives d’assouplissement monétaire pour 2024.
Sans surprise, la BCE a réduit ses trois taux d’intérêt directeurs de 0,25 point de pourcentage. Ce geste, qui avait été préannoncé sans la moindre ambiguïté, est justifié par le reflux de l’inflation de plus de 2,5 points de pourcentage depuis septembre 2023, date du dernier relèvement des taux.