La politique, les résultats trimestriels et l’actualité macroéconomique ont grandement animé les marchés financiers en juillet. Dans un contexte agité, les obligations ont tiré leur épingle du jeu à la faveur du refroidissement du marché du travail et du reflux de l’inflation aux Etats-Unis. Désormais plus confiants, Jerome Powell et ses collègues ont clairement exprimé leur volonté d’amorcer un cycle d’assouplissement graduel dans un avenir proche, mais pas tout de suite. La réunion du FOMC de cette semaine s’apparente donc à une formalité sans autre enjeu que la confirmation des signaux déjà transmis. Le statu quo est presque certain mercredi soir, alors que les contrats «futures» lié au taux des Fed funds préfigurent une baisse de taux le 18 septembre avec une probabilité de 100%.
L’actualité macroéconomique récente continue à étayer le scénario d’«atterrissage en douceur». L’estimation préliminaire du PIB fait état d’une accélération de la croissance réelle et d’un reflux de l’inflation au deuxième trimestre. En rythme annualisé, le PIB affiche une expansion flatteuse de 2,8%, deux fois plus rapide qu’au premier trimestre. La consommation privée et l’investissement non résidentiel affichent une vigueur réjouissante. La contribution des variations d’inventaires, qui est passée de -0,4% à 0,8%, invite toutefois à relativiser un renforcement qui est par ailleurs amplifié par les dépenses publiques.
Sans surprise, l’indice de prix lié aux dépenses personnelles de consommation (PCE) a corroboré le message transmis par l’indice des prix à la consommation (CPI). Hors énergie alimentation, le déflateur affiche en juin une progression de 0,18% sur un mois et de 2,6% en glissement annuel. Dans l’attente d’une première baisse du taux d’intérêt des «Fed funds» en septembre, la structure des taux d’intérêt en dollars a poursuivi son repli, conduisant le rendement du T-Note à 10 ans en dessous de 4,2% et celui du T-Note à 2 ans à proximité de 4,35%.
Malgré le reflux de l’inflation et la fermeté de l’activité, Wall Street n’est pas à la fête. Ayant culminé juste après la tentative d’assassinat visant Donald Trump, l’indice S&P 500 affiche un repli significatif imputable aux résultats et perspectives dévoilés par les entreprises, notamment les géants de la technologie. Les résultats publiés par Alphabet et Tesla n’ont pas répondu aux attentes hypertrophiées qui ont alimenté l’envol des «Mag 7» depuis le printemps 2023. Alors que les «méga caps» sont sous pression, les petites capitalisations ont amorcé un rebond qui coïncide avec la révision de la trajectoire des taux d’intérêt. Sur le marché du crédit, les primes de risque restent proches des niveaux les plus bas observés depuis la crise financière de 2008/09. Le repli des grandes capitalisations n’est donc pas symptomatique d’une baisse d’appétit pour les actifs risqués, mais le symptôme d’une rotation longtemps différée.
L’annonce du retrait de Joe Biden au profit de Kamela Harris n’a pas eu de grandes répercussions. La vice-présidente constitue un adversaire crédible, susceptible de mettre Donald Trump en difficulté. Comme déjà évoqué, l’issue des élections au Congrès aura une influence majeure sur la capacité du gagnant à mettre en œuvre son programme. Une victoire complète des républicains serait plus dommageable pour le marché obligataire qu’un succès démocrate ou un partage des majorités entre les deux chambres parlementaires. Même si le «track record» budgétaire de Biden/Harris est loin d’être exemplaire, les baisses d’impôts proposées par le duo Trump/Vance pourraient déstabiliser le marché des capitaux en dollars.