Le président américain Donald Trump a annoncé jeudi une première trêve dans son offensive commerciale mondiale sous la forme d’un compromis «historique» avec Londres, même si les détails du texte indiquent une portée plutôt limitée.
Le locataire de la Maison Blanche a assuré que le Royaume-Uni allait s’ouvrir davantage aux produits américains, pour «plusieurs milliards de dollars», «en particulier pour le bœuf américain, l’éthanol et quasiment tous les produits que produisent nos chers agriculteurs». Côté britannique, Keir Starmer a parlé d’un accord «extrêmement important» pour l’industrie automobile et la sidérurgie britanniques. En particulier, la taxe de 25% imposée par les Etats-Unis sur les voitures importées sera réduite à 10% pour les véhicules britanniques.
«Les annonces enthousiastes de Trump, étayées par de nombreuses lettres en majuscules, ont aidé à soutenir ce sentiment et donnaient l’impression que cet accord entre les Etats-Unis et le Royaume-Uni est plus important qu’il ne l’est en réalité», a fait remarquer Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote.
Des discussions commerciales sont prévues ce week-end à Genève entre représentants américains et chinois.
«Un accord (même a minima) entre les Etats-Unis et la Chine ces prochains jours à Genève pourrait propulser les indices bien plus haut», a pour sa part souligné le spécialiste en placements de Mirabaud Banque, John Plassard, dans un commentaire.
La Chine a par ailleurs annoncé vendredi que ses exportations avaient bondi de 8,1% en avril sur un an, un chiffre quatre fois supérieur aux prévisions.
Dans le vert
À 09 h 10, le SMI montait de 0,40% à 12’110,8 points, après avoir clôturé la veille en baisse de 0,43%. Le SLI prenait 0,5% à 1977,77 points et le SPI s’adjugeait 0,37% à 16’554,95 points.
La majorité des valeurs vedettes a ouvert dans le vert, à l’exception notamment de Kühne +Nagel (-2,7%), traité hors dividende de 8,25 francs, Zurich Insurance (-1,0%) et Swisscom (-0,4%).
L’assureur a dévoilé jeudi des primes en hausse dans toutes ses activités au 1er trimestre et confirmé ses objectifs financiers. Les analystes de Bank of America ont cependant abaissé leur recommandation à «underperform», contre «neutral» précédemment. De nombreux autres établissements ont ajusté l’objectif de cours.
Swisscom a également présenté ses chiffres la veille, faisant état d’un plongeon de la rentabilité. Barclays a dans la foulée réduit l’objectif de cours, mais confirmé à «underweight».
Sonova (+6,5%) bondissait par contre. Grâce à des gains de parts de marché, le fabricant d’aides auditives a enregistré une croissance marquée sur l’exercice 2024/25, clos fin mars. La rentabilité ajustée des éléments exceptionnels progresse, contrairement au bénéfice net. Le patron Arnd Kaldowski sera remplacé en octobre par un Français, Eric Bernard.
Logitech (+2,8%) et Straumann (+1,4%) suivaient un peu plus loin. Le spécialiste des claviers et souris a pourtant vu son objectif de cours raboté par Berenberg.
Lonza (+0,6%) inversait la tendance négative d’avant-Bourse, après avoir divulgué son point de situation au 1er trimestre. Le biochimiste s’estime bien parti pour concrétiser ses ambitions sur l’ensemble de l’année. Les travaux préparatoires pour une externalisation des activités dans les capsules et ingrédients de santé (CHI) vont bon train, dans l’attente de la manifestation d’un repreneur potentiel.
Sur le marché élargi, Ems-Chemie (-3,9%) buvait la tasse. Berenberg recommande désormais de vendre le titre, contre «hold» auparavant, et a abaissé l’objectif de cours.
Softwareone (+0,7%) a annoncé la nomination de Hanspeter Schraner comme nouveau directeur financier. Il prendra ses fonctions le 1er juin.
Georg Fischer (+2,4%) a acquis l’allemand VAG Group, spécialisé dans les vannes pour les systèmes de canalisation d’eau. L’opération devrait être valorisée autour de 200 millions de francs, sous réserve de l’obtention des autorisations réglementaires usuelles. (AWP)