La Bourse suisse a terminé en ordre dispersé jeudi, au lendemain de la décision de la Réserve fédérale américaine (Fed) de ne pas toucher à ses taux, pointant des risques sur l’emploi et les prix. Plombé par ses trois poids lourds, le SMI a fini sous la barre des 12.100 points, au plus bas du jour.
A New York, Wall Street avançait en matinée, accueillant avec optimisme la nouvelle d’un accord commercial entre les États-Unis et le Royaume-Uni, et bénéficiant de la position attentiste de la Réserve fédérale américaine (Fed).
La place new-yorkaise réagit principalement à «des nouvelles positives sur le front commercial», a commenté auprès de l’AFP Adam Sarhan, de 50 Park Investments. «Si les Etats-Unis commencent à conclure davantage d’accords, cela peut facilement aider le marché à se redresser», a-t-il estimé, relevant que la Chine «s’est dit prête à discuter» avec Washington.
Les investisseurs ont par ailleurs apprécié la position à la fois prudente et patiente de Jerome Powell, président de Fed, lors de la conférence de presse de l’institution monétaire mercredi. Il a clairement indiqué «qu’il s’appuie sur les données, de sorte que le marché sait que la Fed reste en bonne santé», a noté Adam Sarhan.
Le SMI a terminé en repli de 0,43% à 12.061,72 points, plus bas du jour et avec un plus haut à 12.188,89. Le SLI a gagné 0,16% à 1967,84 points et le SPI cédé 0,17% à 16.494,66 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 20 ont progressé et dix reculé.
Adecco (+11,7%) précède Straumann (+4,1%) et VAT Group (+3,7%) sur le podium du jour.
Le spécialiste du placement de personnel a connu sur les trois premiers mois de l’année une nouvelle contraction de ses recettes et de sa rentabilité, moindre toutefois que redouté. La direction met en avant une amorce de redressement en glissement séquentiel pour évoquer une dynamique «modérément positive».
Le cimentier Holcim (+1,2%) a surperformé. A l’occasion de la prochaine l’assemblée générale, la Fondation Ethos entend s’opposer à la rémunération de 48 millions de francs du président Jan Jenisch et à l’élection de son remplaçant.
Le bon Roche (-3,4%) a fini lanterne rouge, derrière Zurich Insurance et Swiss Re (chacun -1,7%) et Nestlé (-1,2%).
Zurich Insurance a affiché une entame d’année solide, avec des primes brutes en progression dans l’assurance dommages et accidents (P&C) de 5% sur un an à 13,32 milliards de dollars. Le groupe se dit confiant d’atteindre ses objectifs, malgré les charges liées aux incendies à Los Angeles.
La veille, Nestlé Waters, mis en demeure par le préfet du Gard, a promis de chercher une solution pour retirer son système de microfiltration controversé de l’eau Perrier, espérant ainsi convaincre les autorités de renouveler l’autorisation d’exploitation des célèbres bouteilles vertes comme «eau minérale naturelle».
Le troisième poids lourd, Novartis (-0,8%) a aussi pesé sur l’indice.
L’opérateur Swisscom (-1,0%) a vu son chiffre d’affaires s’envoler au cours des trois premiers mois de cette année, de près de 40% en glissement annuel, à 3,76 milliards de francs, reflet de l’acquisition de Vodafone Italia finalisée fin 2024. Le bénéfice net a quant à lui plongé de près d’un cinquième (-19,3%) à 367 millions.
Sur le marché élargi, l’apothicaire en ligne DocMorris (-8,0%) a dévoilé quelques heures avant son assemblée générale, les détails de l’augmentation de capital prévue d’environ 200 millions de francs. Annoncé début avril, cet apport de financement est destiné à alimenter sa croissance en attendant de générer des bénéfices.
Le spécialiste des produits structurés Leonteq (+1,5%) a revu le nombre de membres dans son comité de direction à la baisse. Il passera de sept à cinq membres, dans le but de faciliter et d’accélérer les processus de décisions.
Le sous-traitant argovien de l’industrie aéronautique Montana Aerospace (+12,0%) a connu un début d’année favorable pour ses deux divisions, ce qui lui a permis de réaliser une croissance des ventes de 15,1% sur un an à 408,8 millions d’euros. La rentabilité opérationnelle s’est révélée encore plus forte, alors que le bénéfice net a été quasiment doublé.
Le premier trimestre s’est révélé compliqué pour le groupe bancaire Valiant (-1,6%). Ses recettes et la rentabilité opérationnelle se sont tassées et les volumes hypothécaires ont fait du surplace. Le bénéfice net a néanmoins progressé de 3,2% sur un an à 32,7 millions de francs. (AWP)