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Un petit geste avant la pause estivale

Les données récentes ne plaident pas pour une baisse agressive des taux d’intérêt contrôlés par la BCE.

Si la baisse des taux attendue ce jeudi semble acquise en raison des innombrables signaux émis par Christine Lagarde et ses collègues, l’espoir d’une baisse accrue en juillet est sérieusement remis en question par la persistance des pressions inflationnistes.
Keystone
Si la baisse des taux attendue ce jeudi semble acquise en raison des innombrables signaux émis par Christine Lagarde et ses collègues, l’espoir d’une baisse accrue en juillet est sérieusement remis en question par la persistance des pressions inflationnistes.
François Christen
One Swiss Bank à Genève
04 juin 2024, 19h15
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La Banque centrale européenne (BCE) s’apprête à réduire ses taux d’intérêt directeurs, mais l’ambiance n’est pas franchement festive sur le marché des capitaux en euros. Des tensions persistantes ont conduit le rendement du Bund allemand à 10 ans aux environs de 2,65%, un niveau qui n’avait plus été observé depuis novembre 2023. Le changement de physionomie de la courbe des rendements en euros traduit une réévaluation de la trajectoire des taux d’intérêt monétaires à la lumière de l’actualité récente.

Si la baisse des taux attendue ce jeudi semble acquise en raison des innombrables signaux émis par la présidente de l’institut Christine Lagarde et ses collègues, l’espoir d’une baisse accrue en juillet est sérieusement remis en question par la persistance des pressions inflationnistes. L’accélération du renchérissement de 2,4% en avril à 2,6% en mai est largement imputable à l’augmentation des prix des services qui s’établit à 0,6% par rapport au mois précédent et 4,1% en glissement annuel.

Le conseil des gouverneurs de la BCE devrait réaffirmer sa volonté de faire preuve de patience et de calibrer sa politique en fonction des données à venir. Les investisseurs prêteront aussi attention à la mise à jour des prévisions de croissance et d’inflation pour 2024 et 2025. L’amélioration du climat des affaires et un taux de chômage, qui est tombé à 6,4% en avril, ne plaident pas pour une action précipitée. La BCE pourrait donc s’acheminer vers un assouplissement à cadence trimestrielle conduisant les taux monétaires à proximité de 3,25% en fin d’année.

Les emprunts en francs suisses présentent aussi des rendements en hausse. Le discours du président de la Banque nationale suisse (BNS) Thomas Jordan consacré au taux d’intérêt réel d’équilibre (alias r*) fait état de légers risques d’inflation associés à une politique monétaire potentiellement trop accommodante si r* est sous-estimé. Cette analyse suggère qu’il ne faut pas espérer un cycle de réduction de grande ampleur même si la BNS s’apprête probablement à réduire encore une fois son taux directeur le 20 juin.

Un petit geste avant la pause estivale

Sur le marché des capitaux en dollars, le rendement du T-Note US à 10 ans a franchi 4,6% avant de refluer en dessous de 4,5%. La variation modérée de l’indice de prix lié aux dépenses de consommation personnelles en avril (0,3% mensuel, 2,7% en glissement annuel; respectivement 0,2% et 2,8% hors énergie et alimentation) est réjouissante, mais elle demande à être confirmée au cours des deux à trois prochains mois pour conduire la Réserve fédérale (Fed) à réduire son taux d’intérêt directeur.

L’actualité conjoncturelle aux Etats-Unis est mitigée. Le rebond de l’indice de confiance des consommateurs en mai, après trois baisses consécutives, ne remet pas en question la modération de la demande qui a commencé à se manifester. Sans être alarmant, le déclin de l’indice ISM consacré au secteur manufacturier (de 49,2 en avril après 48,7 en mai) suggère que les conditions monétaires sont suffisamment restrictives pour rétablir progressivement la stabilité des prix.