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Le calme avant une potentielle tempête

Après trois mois d’inertie, l’évolution de l’inflation aux Etats-Unis en avril revêt une importance particulière.

Les rares indicateurs publiés la semaine passée mettent en lumière une dégradation de la confiance des consommateurs. Cette rupture, après trois mois de stabilité, résulte d’une perception défavorable de l’inflation, du marché du travail et des taux d’intérêt qui devraient entraver les dépenses réelles des ménages.
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Les rares indicateurs publiés la semaine passée mettent en lumière une dégradation de la confiance des consommateurs. Cette rupture, après trois mois de stabilité, résulte d’une perception défavorable de l’inflation, du marché du travail et des taux d’intérêt qui devraient entraver les dépenses réelles des ménages.
François Christen
One Swiss Bank à Genève
14 mai 2024, 20h00
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Dans l’attente de chiffres d’inflation susceptibles d’avoir un fort impact sur la politique monétaire, les emprunts en dollars présentent des rendements stables, au terme d’une semaine sans relief. A proximité de 4,5%, le rendement du T-Note à 10 ans n’est pas à l’abri d’un fort rebond si l’inflation devait encore une fois se révéler plus persistante que prévu par un consensus qui espère un reflux graduel de l’inflation sous-jacente. A contrario, une progression des prix à la consommation contenue renforcerait l’espoir d’une première réduction du taux d’intérêt des Fed funds en septembre et d’un cycle de baisse conduisant les taux monétaires en dessous de 5% en fin d’année.

Le calme avant une potentielle tempête

Les rares indicateurs publiés la semaine passée mettent en lumière une dégradation de la confiance des consommateurs. L’indice de l’Université de Michigan affiche une chute significative de 10 points en mai (67,5 en première estimation après 77,2 en avril). Cette rupture, après trois mois de stabilité, résulte d’une perception défavorable de l’inflation, du marché du travail et des taux d’intérêt qui devraient entraver les dépenses réelles des ménages.

Les anticipations d’inflation des ménages, peu fiables et influencées par l’évolution récente des prix du carburant et de l’alimentation, ont poursuivi leur dérive vers le haut pour s’établir à 3,1% (par année) à un horizon de cinq ans. Ce pronostic est toutefois contredit par le reflux des taux «breakeven» qui établissent une équivalence entre le rendement des TIPS indexés à l’inflation et des emprunts traditionnels du Trésor. La Fed n’a donc pas perdu sa crédibilité aux yeux des investisseurs qui continuent à espérer un «atterrissage en douceur» des Etats-Unis. Dans cette logique, l’indice S&P 500 est revenu tout près du sommet historique atteint à fin mars et pourrait aisément le surpasser si le reflux de l’inflation devait se confirmer mercredi. En phase avec les actions, les primes de risque de crédit ont reflué à proximité des niveaux observés avant l’épisode de tensions survenu en avril.

Calme plat en Europe

En Europe, c’est le calme plat sur le marché des capitaux en euros. Le rendement du Bund allemand à 10 ans est stable aux environs de 2,5% et la structure des taux d’intérêt n’a pas changé de physionomie dans la perspective d’un premier assouplissement qui est toujours attendu le 6 juin. Comme aux Etats-Unis, on ne relève aucune nouvelle majeure de nature à émouvoir la Banque centrale européenne (BCE) ou les investisseurs.

Hors zone euro, la Banque d’Angleterre a maintenu son taux d’intérêt directeur à 5,25% tout en laissant entrevoir la possibilité d’une réduction dans un avenir proche, peut-être dès le 20 juin. Deux des neuf membres du comité se sont prononcés en faveur d’une baisse de taux, mais une large majorité a imposé sa volonté d’attendre d’observer un reflux accru de l’inflation, laquelle a déjà fléchi de 11% en octobre 2022 à 3,2% le mois passé. Le ton du communiqué et les déclarations amicales du gouverneur Andrew Bailey ont favorisé une baisse des rendements en livres sterling bien que l’économie britannique ait renoué avec une croissance positive durant le premier trimestre 2024. A contre-courant, les rendements des emprunts en francs suisses se sont légèrement redressés.