Cet été, «L’Agefi» publie en exclusivité six extraits du livre d’Olivier Ferrari et Tim Genecand, «La responsabilité sociale des Etats dans les accords bilatéraux»*.
La démocratie peut parfois entraver les initiatives environnementales rapides en raison de la nécessité de compromis politiques et de processus décisionnels souvent lents. Les intérêts à court terme des électeurs ou des groupes de pression peuvent parfois prévaloir sur les considérations environnementales à long terme. De plus, dans les systèmes démocratiques, les changements de gouvernement peuvent entraîner des changements dans les priorités environnementales, ce qui peut conduire à une incohérence des politiques. […]
La Confédération suisse, un pays fédéral d’Europe centrale, est connue pour son système politique unique, sa gestion administrative et son autorité judiciaire. Le pays est reconnu pour son approche décentralisée du gouvernement et son engagement envers une démocratie directe. La Suisse est également reconnue pour sa forte économie, soutenue par un secteur bancaire robuste et une industrie de haute technologie. Le franc suisse, monnaie nationale, est considéré comme une des devises les plus stables au monde. En 2021, la Suisse comptait une population d’environ 8,5 millions de personnes et un PIB d’environ 750 milliards de francs (environ 800 milliards de dollars américains).
La Suisse révèle son profil de nation sans ressources naturelles substantielles
Olivier Ferrari et Tim Genecand
Selon l’Office fédéral de la statistique en 2021, la Suisse a démontré sa force en tant qu’économie exportatrice, notamment dans les secteurs des produits chimiques et pharmaceutiques qui représentent 50,4% de ses exportations. Le secteur des machines et de l’électronique constitue également une part significative avec 12%, tandis que l’industrie horlogère, emblématique du savoir-faire suisse, contribue à hauteur de 8,6%. En 2021, la Suisse a exporté 15,8 millions de montres, représentant une valeur de 22,3 milliards de francs.
L’Union européenne demeure le principal partenaire commercial, absorbant 50,1% des exportations suisses et représentant 67,5% de ses importations. De plus, la quasi-majorité des entreprises en Suisse, soit plus de 99%, sont des PME avec moins de 250 employés, soulignant ainsi l’importance des petites et moyennes entreprises dans l’économie nationale.
La structure économique de la Suisse révèle son profil de nation sans ressources naturelles substantielles. Ce déficit en matières premières est compensé par une économie axée sur le savoir, comme le montre la faible contribution de 0,7% du secteur primaire au PIB. La vigueur du secteur secondaire, qui représente 25,8% du PIB, et la prépondérance du secteur tertiaire à 73,6% illustrent l’orientation vers l’innovation, les services financiers et le tourisme.
En 2021, la Suisse a généré des recettes fiscales s’élevant à 76,1 milliards de francs, avec l’impôt fédéral direct et la taxe sur la valeur ajoutée représentant respectivement 33,38% et 30,96% des recettes fiscales totales. D’autres taxes spécialisées, telles que les droits de douane et les taxes d’incitation, montrent l’engagement du pays envers des politiques commerciales.
L’allocation du budget suisse démontre une priorité marquée pour la prévoyance sociale, qui capte plus d’un tiers des dépenses.
Olivier Ferrari et Tim Genecand
L’allocation du budget suisse en 2021 démontre une priorité marquée pour la prévoyance sociale, qui capte plus d’un tiers des dépenses. Cela reflète un engagement envers le bien-être social et une vision à long terme de la stabilité économique. L’investissement significatif dans le trafic et la formation indique une volonté de compétitivité future sur le marché du travail. Cependant, les allocations plus modestes pour l’environnement soulèvent des questions sur l’équilibre entre la croissance économique et l’impact écologique, un défi pour la durabilité à long terme des ressources. […]
En Suisse, avec un PIB par habitant de 91.991,60 dollars, le niveau de vie est parmi les plus élevés au monde. Cette richesse se traduit par une consommation accrue de biens et de services, incluant des produits technologiques avancés, des biens de luxe et des services de haute qualité.
Les Suisses ont également une plus grande capacité à investir dans des technologies respectueuses de l’environnement, comme les énergies renouvelables ou les voitures électriques. Cependant, cette consommation élevée entraîne aussi une empreinte écologique plus importante par habitant. Par exemple, selon la Banque mondiale, l’empreinte carbone par habitant en Suisse était d’environ 4,0 tonnes de CO2 en 2020, bien que cela soit en baisse par rapport aux années précédentes.
*«Responsabilité sociale des Etats dans les accords bilatéraux, à l’épreuve de la transition durable», Olivier Ferrari et Tim Genecand, éditions Pillet, 2024, 290 pages, CHF 32.-