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En quête d’un équilibre délicat afin de préserver la planète

Repenser le développement économique dans une perspective durable. Chapitre 1/6. Par Olivier Ferrari et Tim Genecand

En quête d’un équilibre délicat afin de préserver la planète
Olivier Ferrari
Fondateur - Coninco
Tim Genecand
Université de Genève - Diplômé en économie et management
18 juillet 2024, 19h00
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Cet été, «L’Agefi» publie en exclusivité six extraits du livre d’Olivier Ferrari et Tim Genecand, «La responsabilité sociale des Etats dans les accords bilatéraux»*.

Entre 2013 et 2021, les Etats les plus riches ont consacré environ 9,45 trillions de dollars à la défense militaire, représentant 56,3% du total mondial des dépenses dans ce domaine, et ce comparativement à environ 243,9 milliards de dollars en financement climatique. Ces dépenses militaires ont été environ 38 fois plus élevées que le financement climatique.

Chaque dollar dépensé dans le secteur militaire non seulement augmente les émissions de gaz à effet de serre (GES), ravage les sols et pollue des écosystèmes, mais il détourne également des ressources financières, des compétences et de l’attention des efforts nécessaires pour faire face à l’une des plus grandes menaces existentielles jamais rencontrée par l’humanité: le déclin de son espace vital.

On peut s’offusquer de ces valeurs, descendre dans la rue, contester contre les multiples régimes politiques qui couvrent ces dépenses militaires. Le citoyen demeure un consommateur/spectateur dont, pour une majorité, le défi au quotidien reste de survivre à la journée qui se présente au réveil.

En quête d’un équilibre délicat afin de préserver la planète

Dans cet ouvrage, nous souhaitons aborder l’aspect de la responsabilité sociale des Etats, pour laquelle nous avons déter miné l’acronyme «RESETs». Nous effectuons un «clin d’œil» à la publication de Klaus Schwab et Thierry Malleret (2020) «Covid-19: The Great Reset». Une publication qui explore les défis mondiaux actuels, y compris la pandémie de Covid-19, les bouleversements économiques, technologiques, sociaux et environnementaux et propose des réflexions sur la manière dont ces défis pourraient être surmontés en réinitialisant notre système socio-économique mondial. Une vision qui demande une coopération internationale et un changement de priorités individuelles et collectives pour un avenir plus résilient et durable.

L’Etat représente la «clé de voûte» du développement actuel de l’humanité.

Olivier Ferrari et Tim Genecand

Si comparaison n’est pas raison, l’Etat représente la «clé de voûte» du développement actuel de l’humanité. Il en découle une responsabilité qui doit renforcer les valeurs sociales, environnementales et de gouvernance, en permettant tant à la société humaine qu’aux entreprises - et à la vie - de se perpétuer. Il ne s’agit pas de repartir à zéro avec les mêmes approches qui nous ont conduits à la situation actuelle, mais de transformer notre modèle de société. Les Etats négocient de multiples accords bilatéraux, soutenant ainsi le développement économique. Ces accords sont à l’épreuve de la transition durable dont les impacts environnementaux de notre fonctionnement ont fait l’objet d’une attention majeure, il y a maintenant un demi-siècle.

En 1972, la conférence de Stockholm, premier sommet mondial sur l’environnement, marque un tournant historique. Elle unit 113 nations dans un engagement commun pour la protection de l’environnement, transcendant les clivages de la guerre froide et des tensions postcoloniales. Inspirée par le «Rapport Founex», cette rencontre donne naissance à la Déclaration de Stockholm et au Programme des Nations unies pour l’environne- ment (PNUE), jetant les fondations d’une gouvernance environnementale mondiale.

Ces initiatives, cependant, naviguent dans un océan de défis et de controverses. Les Protocoles de Kyoto et l’Accord de Paris, malgré leurs ambitions, confrontent les dilemmes des intérêts économiques et des politiques nationales, révélant par là même la complexité de la lutte contre le changement climatique. Par ailleurs, des révélations sur des campagnes de désinformation, comme celles menées par ExxonMobil, mettent en lumière les conflits entre les intérêts industriels et la protection de l’environnement.

Malgré ces obstacles, le parcours depuis Stockholm reste un symbole de l’engagement mondial pour un avenir où cohabitent harmonieusement développement durable et respect de l’environnement. Cette histoire, tissée d’efforts et d’espoirs, continue d’inspirer la quête d’un équilibre délicat, nécessaire pour la préservation de la vie sur la planète pour les générations futures.

*«Responsabilité Sociale des Etats dans les accords bilatéraux, à l’épreuve de la transition durable», Olivier Ferrari et Tim Genecand, éditions Pillet, 2024, 290 pages, CHF 32.-