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Qui doit payer pour le climat? Oser une (r)évolution!

La COP29 de Bakou a illustré, à nouveau, la difficulté à financer la lutte contre le changement climatique. Et si on s’y prenait autrement?

«Le moment est venu de réinventer notre rapport à la planète, en intégrant enfin des mécanismes ambitieux, transparents et universels pour placer l’environnement au centre de nos choix économiques.»
KEYSTONE
«Le moment est venu de réinventer notre rapport à la planète, en intégrant enfin des mécanismes ambitieux, transparents et universels pour placer l’environnement au centre de nos choix économiques.»
Olivier Ferrari
Fondateur - Coninco
26 novembre 2024, 15h00
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Après deux semaines d’intenses négociations, la COP29, officiellement 29e Conférence des parties à la convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), a vu les pays riches s’engager à contribuer à hauteur d’au moins 300 milliards de dollars par an pour lutter contre le changement climatique. Ces fonds visent à soutenir les pays en développement, en investissant dans l’adaptation climatique, la restauration des écosystèmes critiques, les pertes et dommages liés aux événements extrêmes, ainsi que la transition énergétique. Cette dernière inclut le développement des énergies renouvelables, l’électrification durable et l’abandon progressif des énergies fossiles.

Nous vivons une transformation profonde qui touche tous les aspects de notre société: politique, économie, agriculture, énergie, commerce, transports et urbanisme. Les trajectoires actuelles, marquées par le changement climatique et la pollution environnementale, pèsent lourdement sur l’avenir de l’humanité et de toutes les espèces vivantes. L’épuisement des ressources en eau et en nourriture, l’extinction d’espèces et l’émergence de pandémies sont autant de conséquences d’une économie qui ignore son impact environnemental.

Partout dans le monde, les catastrophes naturelles se multiplient, des incendies aux inondations, en passant par les tempêtes et les sécheresses. De l’Europe à l’Amérique, de l’Asie à l’Australie, et même jusqu’aux pôles, le dérèglement climatique impose un avenir incertain et inéluctable.

Une taxe modeste mais ciblée, comme un prélèvement de 10 dollars par baril de pétrole, pourrait générer 354 milliards de dollars par an, redistribués pour financer les priorités climatiques

Olivier Ferrari

Une taxe modeste mais ciblée, comme un prélèvement de 10 dollars par baril de pétrole, pourrait générer 354 milliards de dollars par an, redistribués pour financer les priorités climatiques. Impliquer les grandes compagnies nationales et privées du secteur pétrolier permettrait de mobiliser des ressources significatives rapidement. Un tel mécanisme, pris à la source de près d’une vingtaine d’acteurs public et privés, serait facilement mis en application et serait équitable, répartissant la responsabilité financière selon l’impact direct ou indirect des consommateurs.

Ce changement de paradigme aurait peu d’impact sur le citoyen final, même si, in fine, c’est toujours lui qui contribue via la fiscalité. Mais refuser cette (r) évolution, c’est condamner le vivant à un effondrement programmé. Nous avons les moyens d’agir, mais le manque de volonté politique freine le changement. Le moment est venu de réinventer notre rapport à la planète, en intégrant enfin des mécanismes ambitieux, transparents et universels pour placer l’environnement au centre de nos choix économiques. Le 1,5°C est déjà à écrire dans l’histoire du climat.

Face à ces défis, une question cruciale se pose: pourquoi les dépenses militaires, qui atteignent des montants record, captent-elles davantage de ressources que la protection de la nature? Les investisseurs institutionnels, qu’il s’agisse de fonds de pension, de compagnies d’assurance, de banques d’investissement ou de fondations, réclament des garanties. Pourtant, protéger l’environnement n’est pas une option; c’est une obligation morale et économique. Il est temps de faire un pas décisif et d’accélérer ces décennies de négociations climatiques.