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Opposer la route au rail, une posture dépassée

Nous avons besoin de tous les modes de transports, qui répondent tous à des besoins et des situations diverses.

«L’adaptation du réseau autoroutier est indispensable aux professionnels qui proposent des prestations et des produits à la population suisse, et qui subissent aujourd’hui des retards coûteux en raison d’un réseau saturé.»
KEYSTONE
«L’adaptation du réseau autoroutier est indispensable aux professionnels qui proposent des prestations et des produits à la population suisse, et qui subissent aujourd’hui des retards coûteux en raison d’un réseau saturé.»
Stéphanie Ruegsegger
FER Genève - Directrice politique générale
22 novembre 2024, 14h00
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Les opposants à l’adaptation du réseau autoroutier, soumise au peuple ce dimanche, se plaisent à répéter qu’il s’agit d’un projet du passé. Et donnent très volontiers dans l’opposition entre les modes de transports. C’est en fait leur vision qui sent la naphtaline. Car le projet est d’une urgence très actuelle.

Certains faits sont irréfutables. Comme le constat que le réseau autoroutier suisse, construit dans les années 1960, est aujourd’hui largement sous-dimensionné. Conçu pour une population de 5,3 millions d’habitants, il n’a pas, ou que très marginalement, évolué alors que la Suisse accueille aujourd’hui plus de 9 millions de personnes. Dans quelques parties du pays, comme la région lémanique, la croissance de la population a été particulièrement forte. Il en découle une pression insupportable à certaines heures sur des tronçons définis. En 2023, cela s’est traduit par plus de 48.000 heures de bouchons, soit un doublement en treize ans. Il est donc urgent de supprimer ces goulets d’étranglement.

L’autre fait irréfutable est que nous avons besoin de tous les modes de transports, qui répondent tous à des besoins et des situations diverses. Il est inepte d’opposer la route au rail. L’autoroute, qui occupe moins de 3% du territoire suisse, supporte 41% du trafic privé et près de 74% du transport de marchandises. Pour la même emprise au sol, une autoroute permet de transporter 2,5 fois plus de personnes que le train et 8 fois plus que le reste des routes. C’est donc un réseau à l’efficacité démontrée, difficilement remplaçable.

Le statu quo proposé par les référendaires relève d’une vision passéiste, celle d’une Suisse sous cloche et qui s’étiole

Stéphanie Ruegsegger

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le patron des CFF a apporté son soutien à l’élargissement du réseau autoroutier. Ce projet n’est en rien opposable à l’adaptation du réseau ferroviaire, également indispensable. Mais ce dernier ne peut se substituer à la route. Si l’on ne devait transférer que 15% du trafic du réseau des autoroutes sur le rail, il faudrait doubler l’infrastructure ferroviaire. Un projet gigantesque en termes de coûts, de temps, de travaux, de surfaces d’assolement condamnées. Cette option est irréaliste.

L’adaptation du réseau autoroutier n’est pas une lubie d’amoureux de la voiture. Elle répond à une urgence et permet à nos régions de continuer à offrir aux jeunes générations la même qualité de vie que celle de leurs aïeux. Elle est indispensable aux professionnels qui proposent des prestations et des produits à la population suisse, et qui subissent aujourd’hui des retards coûteux en raison d’un réseau saturé. Elle est essentielle aux localités qui souffrent du report de trafic dans leurs rues et qui rêvent de retrouver quiétude et tranquillité. Elle est enfin particulièrement importante pour la région lémanique, qui accueille hautes écoles, start-up, grandes entreprises, scènes culturelles de renom, manifestations sportives d’envergure internationale, et qui a besoin d’infrastructures adaptées.

Le statu quo proposé par les référendaires relève d’une vision passéiste, celle d’une Suisse sous cloche et qui s’étiole. Offrons aux générations à venir un cadre de vie agréable, avec des infrastructures adaptées. Et glissons un grand oui dans l’urne le 24 novembre prochain.