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La mobilité a besoin de tous ses piliers

En 2023, 48.000 heures d’embouteillages sur les routes nationales ont été recensées, ce qui renchérit artificiellement le coût des biens. 

«L’élargissement de l'A4 dans la région de Zurich a contribué à faire baisser fortement le trafic d’évitement (jusqu’à -20%) sur le réseau cantonal.»
KEYSTONE
«L’élargissement de l'A4 dans la région de Zurich a contribué à faire baisser fortement le trafic d’évitement (jusqu’à -20%) sur le réseau cantonal.»
Stéphanie Ruegsegger
FER Genève - Directrice politique générale
11 octobre 2024, 14h30
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Bâti dans les années 1960, le réseau autoroutier joue un rôle central dans la mobilité des personnes et l’acheminement des biens. Il absorbe 41% du trafic privé et 74% du trafic marchandises total, alors qu’il représente moins de 3% de l’ensemble du réseau de routes. C’est une infrastructure à l’efficience confirmée.

Aujourd’hui, ce réseau doit être adapté. La population a beaucoup évolué depuis le milieu du siècle dernier et les infrastructures doivent correspondre à cette réalité. C’est ce que propose un projet soumis à votation en novembre prochain, soit l’étape d’aménagement 2023 des routes nationales, qui contient six projets sur 53 kilomètres d’autoroutes (sur les 2259 kilomètres au total). Parmi ceux-ci, l’un concerne plus particulièrement la région lémanique: l’élargissement à trois voies de l’autoroute entre Le Vengeron, Coppet et Nyon. L’adaptation de ce tronçon aujourd’hui sous-dimensionné est rendue indispensable, en raison du développement de cette région, dont la population a considérablement augmenté depuis plus d'un demi-siècle.

La congestion du réseau autoroutier ne profite à personne

Si l’on peut se réjouir du dynamisme lémanique, qui offre des emplois et un confort de vie de qualité à ses habitants, la saturation de l’autoroute n’est pas sans conséquence. Tout d’abord, elle pénalise le transport professionnel, pour lequel elle est indispensable dans l’acheminement des marchandises. En 2023, 48.000 heures d’embouteillages sur les routes nationales ont été recensées, ce qui renchérit artificiellement le coût des biens. Une situation qui ne va pas s’arranger puisque la Confédération prédit plus de 450 km d’autoroutes régulièrement surchargées, si l’on ne s’attaque pas dès maintenant à l’adaptation du réseau.

La saturation contribue ensuite à déverser sur les routes adjacentes le trafic qui devrait naturellement se faire sur les axes autoroutiers. Cela signifie un surplus de trafic et de nuisances inutiles pour les localités. L’expérience montre que les communes avoisinantes d’un tronçon autoroutier ont tout intérêt à ce que ce dernier puisse jouer efficacement son rôle. Ainsi, l’élargissement de l'A4 dans la région de Zurich a contribué à faire baisser fortement le trafic d’évitement (jusqu’à -20%) sur le réseau cantonal. Enfin, l’adaptation du réseau permet d’améliorer la fluidité du trafic, renforçant ainsi la sécurité et permettant de réduire les émissions de CO2.

Une complémentarité des transports essentielle

Pour fonctionner avec efficience, la Suisse a besoin de toutes les mobilités, qui jouent chacune un rôle propre. Cet aménagement ne va pas à l’encontre de la mobilité collective, en particulier l’éventuel doublement de la ligne CFF entre Genève et Lausanne. Une coordination est d’ailleurs prévue entre les deux projets par les autorités et les partisans de cet élargissement autoroutier soutiennent également la deuxième voie CFF. Un oui le 24 novembre est donc gagnant pour tous.