La Bourse suisse évoluait toujours en terrain négatif lundi. Le SMI s’était quelque peu repris à l’approche de la mi-journée, repassant au-dessus des 11.500 points. Les investisseurs avaient les nerfs à vif, au vu de la déroute des indices qui touchait aussi les autres bourses européennes et asiatiques, plombées par les interrogations quant à la santé de l’économie américaine et la marche à suivre que devrait emprunter la Réserve fédérale (Fed).
La nervosité touche tout le globe, le Nikkei ayant perdu 12%, le bitcoin 20% et le Dax 3%, a résumé CMC Markets. Ces derniers mois, les données conjoncturelles solides ont donné l’illusion d’une économie américaine que rien ne peut affecter. C’est désormais terminé, soulignent les experts. Les marchés réagissent fortement, car une récession de l’économie US est à nouveau considérée comme possible.
«Les vendeurs sont clairement aux commandes, car l’appétit pour le risque a été réduit par l’incertitude découlant des développements macroéconomiques de la semaine dernière», a ajouté Pierre Veyret d’ActivTrades. «Les traders et les analystes ont été déçus par le fait que la Réserve fédérale américaine n’ait pas pris de mesures monétaires lors de sa dernière décision sur les taux d’intérêt. Les derniers chiffres du NFP américains – les plus faibles depuis la pandémie – ont alimenté l’argument selon lequel le FOMC aurait dû procéder à une réduction des taux.»
Reste à savoir si la Réserve fédérale continuera ou non sur sa voie restrictive. Pour sa part, UBS table «désormais sur une réduction des taux de 100 points de base (pb) cette année, contre 50 pb auparavant».
En Suisse, le baromètre de l’emploi du KOF a fait état de perspectives positives, notamment dans l’industrie manufacturière, alors que des coupes d’effectifs sont attendues dans la restauration.
Vers 11h00 à la Bourse suisse, l’indice vedette SMI reculait de 2,5% à 11.574,63 points. Le SLI chutait de 2,63% à 1868,86 points et le SPI de 2,51% à 15.412,49 points. Les 30 valeurs vedettes évoluaient en territoire négatif.
Swatch Group et le bon Lindt (-1,4%) suivis par la défensive Swisscom (-1,5%) tentaient de limiter la casse. La Banque royale du Canada a raboté l’objectif de cours de l’horloger biennois à 180 francs contre 240 francs, s’appuyant sur une dégradation opérationnelle.
Le géant veveysan Nestlé (-1,9%) s'en sortait mieux que les autres poids lourds Novartis (-2,4%) et le bon Roche (-3,1%). Le premier cité des groupes pharma bâlois a vu Octavian relever son objectif de cours à 97 (88) francs et maintenu sa recommandation à «hold».
VAT (-3,7%) a vu Barclays relever sa recommandation à «equal weight» («underweight») et l’objectif de cours à 399 francs, après 343 francs. La banque britannique estime que la dynamique des commandes devrait reprendre et la demande chinoise repartir.
Partners Group et Swiss Life étaient bons derniers (-4,2% chacun).
Sur le marché élargi, Galderma s’envolait de 7,2%, après avoir annoncé l’arrivée du géant français des cosmétiques L’Oréal à son capital, avec une participation de 10%. Le montant est resté secret. Le poids lourd du Cac 40 compte "explorer le marché en pleine croissance de l’esthétique", complémentaire de ses activités.
Kepler Cheuvreux a entamé la couverture de Dätwyler (-0,6%) à «buy» avec un objectif de cours à 210 francs. (AWP)