La Bourse suisse a entamé la dernière séance de la semaine dans le rouge, les investisseurs, hésitants, se concentrant sur la très attendue publication dans l’après-midi des données américaines sur l’emploi en août. Des chiffres qui devraient représenter un bon indicateur quant à la direction que prendra la prochaine décision de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine.
«La statistique du mois - les chiffres de l’emploi américain d’août - devrait définitivement nous indiquer si la Fed procédera à une réduction de 25 ou de 50 points de base lors de sa prochaine réunion», observe John Plassard, de Mirabaud Banque.
Outre-Atlantique, les principaux indices de Wall Street ont clôturé jeudi en ordre dispersé, après la publication d’un ADP de l’emploi nettement en dessous des attentes. Les entreprises privées américaines ont en effet ajouté 99’000 travailleurs à leurs effectifs en août 2024, le chiffre le plus bas depuis janvier 2021, après 111’000 en juillet et bien en deçà des prévisions de 145’000. Le rapport ADP a montré que le marché du travail a continué à se refroidir pour le cinquième mois consécutif, tandis que la croissance des salaires est restée stable, note l’expert.
Maintenir l’élan
Mais tous les regards se tournent vers la publication des chiffres de l’emploi américain. La perspective d’un assouplissement de la politique de la Fed a soutenu les actions mondiales cette année, mais une banque centrale trop accommodante pourrait inquiéter les marchés en raison de préoccupations sur le ralentissement de la croissance économique, ajoute John Plassard.
Le débat porte sur l’ampleur des baisses de taux d’intérêt nécessaires pour maintenir l’élan des actions. Une réduction de taux trop importante pourrait indiquer que la Fed perçoit des risques économiques plus élevés, tandis qu’un rythme plus lent de réduction des taux pourrait également poser problème si les attentes des marchés ne sont pas satisfaites. Un rapport sur l’emploi plus fort que prévu pourrait également perturber les marchés en augmentant les taux à court terme, ajoute M. Plassard.
Du côté des premières informations macroéconomiques, la consommation des ménages au Japon a progressé en juillet, après deux mois de recul, mais le sursaut est cependant resté bien en deçà des estimations.
Après avoir démarré la séance en baisse de 0,44% dans le sillage de la clôture en net repli de la veille et être passé au-dessous du seuil des 12’000 points, le SMI creusait quelque peu ses pertes dans les tout premiers échanges. Peu avant 09h10, l’indice phare cédait 0,51% $ 11’969,74 points. Le SLI abandonnait pour sa part 0,49% à 1937,80 points et l’indicateur élargi SPI 0,48% à 15’913,86 points.
Parmi les trente valeurs constitutives du Swiss Leader Index (SLI), seules trois gagnaient du terrain et vingt-six en perdaient, alors que Straumann faisait du surplace. Tous trois dans le rouge, les poids lourds de la cote Nestlé (-0,2%), Roche (-0,6%) et Novartis (-1,1%) peinaient à des degrés divers.
En haut de tableau, Givaudan (+0,3%), Sonova (+0,1%) et VAT Group (+0,1%) échappaient à la curée. A l’autre extrémité du classement Logitech (-1,6%) héritait de la lanterne rouge, après l’assemblée générale mercredi du fabricant valdo-californien de périphériques informatiques durant laquelle ses propriétaires ont notamment réélu la présidente Wendy Becker, en dépit des appels du cofondateur et actionnaire Daniel Borel à écarter celle-ci au profit de l’administrateur Guy Gecht.
ABB (-1,5%) n'était guère plus fringant, tout comme Swiss Re (-1,4%) SIG Group (-1,4%) et Holcim (-1,4%). Le géant genevois du luxe Richemont (-1,2%), tout comme l’horloger biennois Swatch Group (-1,0%) étaient aussi à la peine. Gregory Kissling a été nommé directeur général (CEO) de Breguet. L’actuel vice-président du développement de produits Omega prendra ses fonctions dès le 1er octobre à la tête de la marque haut de gamme de Swatch Group.
Sur le marché élargi, Basilea cédait 0,1%. Le laboratoire rhénan a perçu un versement d’étape de 25 millions de dollars de la part de Pfizer, liée à la performance de ventes de l’antifongique Cresemba en Europe. Il s’agit du sixième bonus engrangé par le laboratoire rhénan grâce à ce produit depuis le début de l’année.
L’actionnaire principal du développeur genevois de logiciels bancaires Temenos (-0,7%), Martin Ebner, détient désormais un cinquième de l’entreprise. En l’espace de quelques mois, il a augmenté sa participation d’un peu plus de 7%. (awp)