La Bourse suisse a entamé la semaine sur une note positive. Le SMI est repassé au-dessus des 12.000 points à son plus haut du jour, niveau qu’il n’a pas été en mesure de défendre, freiné par son poids lourd pharma Roche. La semaine sera marquée par la publication de l’inflation CPI en août aux Etats-Unis (mercredi) et les décisions de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), jeudi.
A New York, Wall Street gagnait du terrain en matinée, se reprenant après le coup de froid de vendredi et relativisant les craintes de récession aux Etats-Unis.
«Il y a eu beaucoup de ventes la semaine dernière et à un certain point, vous étanchez la soif» des investisseurs qui souhaitaient se délester de certains titres, a rappelé Art Hogan, de B. Riley Wealth Managament.
«On va voir ce que cette semaine nous apporte comme informations nouvelles et si [l’indice de prix à la consommation] CPI [mercredi] change l’opinion de la Fed [banque centrale américaine] sur le fait d’opter plutôt pour une baisse d’un quart ou d’un demi-point», lors de la réunion de l’institution, les 17 et 18 septembre, a-t-il complété.
Parmi les autres données macroéconomiques, l’inflation en Chine est remontée en août à 0,6% sur un an, contre 0,5% le mois précédent, atteignant son plus haut niveau en six mois. Au Japon, la croissance du produit intérieur brut (PIB) au deuxième trimestre a été révisée à la baisse à +0,7%, au lieu de +0,8%.
Le SMI a terminé en hausse de 0,61% à 11.980,64 points, avec un plus haut à 12.022,04 et un plus bas à 11.930,64. Le SLI a gagné 0,81% à 1943,64 points et le SPI 0,66% à 15.929,79 points. Sur les 30 valeurs vedettes, quatre seulement ont reculé.
Swatch Group et Roche lanternes rouges
Swatch Group (-2,7%) a fini lanterne rouge, derrière le bon et la porteur Roche (chacun -2,5%) et Sandoz (-0,2%).
Concurrent du biennois Swatch, le genevois Richemont (+0,04%) a fini juste dans le vert après que la Banque royale du Canada a abaissé l’objectif de cours et confirmé «sector perform». L’analyste se montre prudent alors que les attentes sont élevées pour le secteur du luxe, notant que la demande reste faible en Chine et que les signaux en provenance des Etats-Unis sont mitigés.
Les deux titres du géant pharma bâlois étaient encore en territoire positif jusqu’en milieu de séance. Ils ont viré au rouge après des informations en relation avec le congrès de l’European Association for the Study of Diabetes et la présentation des résultats d’études avec la pilule anti-obésité CT-388. Par ailleurs, Moody’s a confirmé la note «Aa2, ainsi que la perspective »stable«.
Nestlé (+0,7%) a gagné du terrain, malgré une rétrogradation à »equal weight« de »overweight« par Barclays, qui a aussi raboté l’objectif de cours. Le changement de directeur général était urgent, selon les analystes. 2025 devrait être une année de transition et un rebond complet d’ici 2026 semble incertain, face à la morosité des consommateurs. Actuellement, les experts de la banque britannique préfèrent Danone et Unilever.
Novartis (+1,0%) a soutenu l’indice.
Alcon (+3,5%) a terminé sur la plus haute marche du podium, devant le bon Schindler (+2,3%) et Zurich Insurance (+2,1%).
Le réassureur Swiss Re (+0,9%) entrevoit une augmentation, non chiffrée, de la demande en couverture de réassurance, face aux risques croissants posés par les catastrophes naturelles, l’instabilité macroéconomique et les tensions politiques.
Sur le marché élargi, selon le quotidien britannique Financial Times, Cevian Capital aurait nettement étoffé sa participation dans l’assureur Baloise (+2,7%) et la société d’investissements suédoise ferait pression pour initier des changements.
La Banque cantonale de Thurgovie (TKB +0,8%) a finalisé l’acquisition de la plateforme hypothécaire Valuu, qui a été intégrée dans le produit Brokermarket de l’établissement de Suisse orientale. Le nom Valuu sera abandonné.
L’action du fabricant de composants électroniques meyrinois Lem (+4,1%) a fortement progressé après qu’UBS at entamé la couverture avec recommandation d’achat (»buy«) et objectif de cours à 1600 francs. L’entreprise devrait écrire une histoire de croissance structurelle, estime l’analyste qui voit les ventes devraient passer d’un repli de 0,8% ces dix dernières années à une croissance de 8,1% de 2024 à 2029. Cette progression sera stimulée par un engagement accru envers les moteurs de croissance structurels, le mix géographique et une base de comparaison basse.
Numéro deux des télécoms en Suisse derrière Swisscom (+0,4%), Sunrise a, dans le cadre d’une journée des investisseurs, confirmé son intention de faire coter ses actions à la Bourse suisse dans le courant du dernier trimestre de cette année. (AWP)