La Bourse suisse a entamé la dernière séance de la semaine du mauvais pied, le SMI se situant vendredi matin en zone rouge. Les nouvelles inquiétantes en provenance des Etats-Unis ont manifestement plombé l’ambiance sur les marchés.
Aux Etats-Unis, Wall Street a terminé jeudi dans le rouge, après la publication de deux statistiques économiques américaines jugées inquiétantes. Tout d’abord, les États-Unis ont affiché un déficit commercial record de 131,4 milliards de dollars en janvier 2025, ensuite les employeurs américains ont annoncé 172’017 suppressions d’emplois en février 2025, la valeur la plus élevée depuis juillet 2020. Le Dow Jones a lâché 0,99%, l’indice Nasdaq a chuté de 2,61% et l’indice élargi S&P a perdu 1,78%.
«Les analystes constatent qu’avec l’impact des actions du Département de l’efficacité gouvernementale (DOGE), ainsi que l’annulation de contrats gouvernementaux, la peur des guerres commerciales et les faillites, les suppressions d’emplois ont grimpé en flèche en février», a estimé l’analyste John Plassard de Mirabaud Banque dans un commentaire.
Le président américain Donald Trump a signé un décret pour l’établissement d’une réserve stratégique de bitcoins, une importante marque de soutien à l’industrie des cryptomonnaies. «Toutefois, les investisseurs s’attendaient peut-être à davantage. Les États-Unis n’achètent aucun bitcoin, mais ne vendent pas non plus ceux qu’ils ont. Il s’agit d’une différence petite mais subtile qui déçoit de nombreux fans de cryptomonnaie. En tout état de cause, cette mesure n’entraînera pas la pénurie d’offre espérée sur le marché», a estimé Jochen Stanzl, analyste en chef chez CMC Market.
En Suisse, la saison des résultats d’entreprises s’est poursuivie vendredi. Novartis tiendra son assemblée générale des actionnaires à Bâle à 10h00.
Vers 09h30, l’indice vedette SMI reculait de 0,94% à 12.906,29 points, après avoir clôturé jeudi soir en baisse de 0,64%. Le SLI perdait 1,12% à 2092,82 points et le SPI cédait 0,87% à 17.016,65 points. Sur les trente valeurs vedettes, seules quatre avançaient et les vingt-six autres reculaient.
Lindt (+1,1%) prenait la tête du classement provisoire.
Swisscom (+0,6%) et Nestlé (+0,5%) complétaient le podium. La médaille en chocolat était attribuée à Givaudan (+0,3%).
Parmi les poids lourds de la cote, le bon Roche était orienté en baisse de 0,5%. Le géant pharmaceutique bâlois annonce l’ouverture d’un centre d’innovation, destiné également à sa filiale américaine Genentech, sur le campus dévolu à la recherche par les entreprises de l’université d’Harvard, à Allston, un quartier de Boston.
Novartis (-0,6%) rejoignait également le camp des perdants.
Straumann (-2,0%)) faisait de même. Le fabricant bâlois d’implants dentaires s’est trouvé une nouvelle directrice financière (CFO).
Geberit (-3,0%), Logitech (-3,3%) et Julius Bär (-3,5%) tombaient dans le fond du classement. La lanterne rouge revenait à Richemont (-4,4%).
Sur le marché élargi, l’action Flughafen Zurich (-3,2%) débutait mal la séance. L’exploitant de Kloten a pourtant réussi à améliorer ses recettes et sa rentabilité en 2024.
Mikron (-1,3%) tombait également dans le rouge. Le fabricant neuchâtelois de machines-outils a vu sa rentabilité s’étioler l’an dernier, affecté par un ralentissement sur le marché nord-américain.
Medacta (-0,6%) ouvrait de même en baisse. Le producteur tessinois de dispositifs orthopédiques a acquis son homologue floridien Parcus Medical.
Mobilezone (+1,9%) était en revanche sur une bonne lancée. Le distributeur d’abonnements et d’accessoires de téléphonie mobile a enregistré des résultats en baisse au cours de l’exercice 2024.
La Banque cantonale de Glaris (GLKB) (+0,4%) se situait également en zone verte. L’agence de notation Standard & Poor's a confirmé une nouvelle fois sa note AA pour l’établissement bancaire.
SFS restait inchangé. Le spécialiste st-gallois des systèmes de fixation métalliques a vu ses résultats se détériorer sur tous les fronts l’an dernier en raison d’un environnement économique exigeant.
Coltene n’était pas non plus négocié. Le producteur d’instruments chirurgicaux et de consommables dentaires a renoué l’an dernier avec sa rentabilité habituelle, après un passage à vide en 2023.
Idem enfin pour BVZ Holding, à l’équilibre. L’exploitant de lignes ferroviaires a généré davantage de recettes en 2024 malgré des dégâts aux installations causés par des tempêtes et l’arrêt durant plusieurs semaines du trafic ferroviaire. (AWP)