La Bourse suisse a terminé la semaine dans le vert. Le SMI a longtemps évolué dans une fourchette d'environ 80 points avec un plus bas juste sous la barre symbolique des 10'800 points. Dans le sillage de Wall Street, il a gagné en élan et s'est installé nettement au-dessus des 10'900 points. Au lendemain de la «surprise» Swatch, c'est son concurrent genevois Richemont qui a retenu l'attention avec ses résultats trimestriels.
A New York, Wall Street gagnait du terrain en matinée, après une série de bons indicateurs américains. Ces données «suggèrent que l'économie (américaine) n'est pas encore en récession», a commenté Peter Cardillo de Spartan Capital.
Parmi ces données, «les prix à l'importation montrent des signes encourageants de modération», a relevé dans une note Mahir Rasheed d'Oxford Economics. Les Etats-Unis étant le premier importateur mondial, les prix à l'importation ont une influence majeure dans l'évolution de l'inflation.
«Le fait que les prix à l'importation ralentissent indique que, peut-être, nous n'aurons qu'une hausse de 0,75 point de pourcentage» à l'issue de la prochaine réunion de la banque centrale américaine (Fed), les 26 et 27 juillet, selon cet expert.
Le SMI a fini sur un gain de 1,69% à 10'982,09 points, son plus haut du jour et après un plus bas à 10'797,90 points. Le SLI a pris 1,59% à 1677,09 points et le SPI 1,67% à 14'161,74 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 26 ont progressé, trois reculé et Swisscom a fini à l'équilibre.
Swatch (-3,1%), Richemont (-2,9%) et Partners Group (-0,4%) sont les perdants du jour.
Le géant genevois du luxe a pourtant enregistré au premier trimestre de son exercice décalé 2022/2023 une forte hausse du chiffre d'affaires et décoiffé les prévisions des analystes. D'avril à juin, les recettes du propriétaire de la marque Cartier notamment se sont enrobées de 12% à taux de change constants à 5,26 milliards d'euros (5,13 milliards de francs). La hausse a même atteint 20% au taux courant. Selon des courtiers, les intervenants se sont fiés à l'adage «sell on good news».
L'horloger biennois avait lui dévoilé ses résultats semestriels la veille et a été entraîné dans le sillage de son concurrent genevois.
Partners Group avait aussi publié jeudi soir des données conforme aux attentes en matière de masse sous gestion à mi-parcours. Apparemment, le marché a été désagréablement surpris par les déclarations de la direction concernant la suite des opérations.
Longtemps en rouge, Credit Suisse (+1,3% à 5,17 francs) a inscrit un plus bas historique de 4,99 francs en matinée. Si le titre venait à reculer davantage, d'autres baisses pourraient suivre, le seuil sous 5 francs étant un terrain inconnu pour la nominative. Pour éviter un nouveau repli, il faudra cependant des "changements fondamentaux" et moins des facteurs techniques, a expliqué un courtier.
Julius Bär (+1,2%) et UBS (+1,9%) ont terminé dans le gros du peloton.
Les poids lourds Roche (+2,5%), Novartis (+2,0%) et Nestlé (+1,9%) ont soutenu l'indice.
Sur le marché élargi, Ems-Chemie (+1,6%) a confirmé ses modestes ambitions de croissance, en matière de recettes comme d'excédent d'exploitation, pour l'ensemble de l'année en cours. Le chiffre d'affaires semestriel s'est enrobé de 10,1% à 1,28 milliard de francs, tandis que le bénéfice d'exploitation avant charges d'intérêts et impôts (Ebit) a grappillé 0,9% à 324 millions.
Barry Callebaut (+0,5%) a annoncé la remise en service progressive début août de son usine belge de Wieze, dont la production de chocolat avait été interrompue fin juin suite à la découverte de salmonelles dans des lots. La multinationale a rappelé être parvenue à rappeler les lots avant leur intégration dans la chaîne de distribution alimentaire et à identifier la lécithine comme cause de la contamination.
"Sell on good news" a probablement joué en défaveur de DKSH (-8,4%), qui a bouclé les six premiers mois de l'année sur des résultats en nette hausse et supérieurs aux attentes de la communauté financière, et ce malgré des recettes inférieures aux prévisions et une croissance ralentie. Le chiffre d'affaires réalisé entre janvier et juin frôle les 5,6 milliards de francs, en hausse de 2,0%. Ajustée des effets de change, la croissance s'est inscrite à 3,7%. (AWP)