La Bourse suisse a terminé sur une note nettement négative vendredi. Le SMI a oscillé entre vert et rouge durant la plus grande partie de la séance, optant franchement pour le rouge et repassant sous la barre des 11'000 points après les déclarations du patron de la Réserve fédérale américaine Jerome Powell à Jackson Hole, terminant proche de son plus bas du jour.
A New York, Wall Street reculait nettement en matinée, en réaction aux déclarations fermes du président de la Réserve fédérale américaine Jerome Powell dans le cadre de la réunion des banquiers centraux à Jackson Hole.
Jerome Powell a clairement affirmé sa détermination à poursuivre le cycle de resserrement pour juguler la flambée des prix, au point de mener une politique monétaire «suffisamment restrictive pour ramener l'inflation à 2%», c'est-à-dire qui ralentisse volontairement l'économie.
Revenir à la stabilité des prix «prendra du temps» et entraînera «une longue période de croissance plus faible» ainsi qu'«un ralentissement du marché du travail», a martelé le banquier central.
«Il a été sans équivoque», a réagi Quincy Krosby, de LPL Financial, «alors qu'il avait été critiqué après la dernière réunion de la Fed (en juillet) pour avoir été ambigu, ce qui avait créé de la confusion sur les marchés», certains investisseurs imaginant que la Réserve fédérale s'apprêtait à lever le pied.
Alors qu'avant le discours, les opérateurs accordaient une probabilité équivalente à une hausse d'un demi-point et de 0,75 point de pourcentage du taux directeur de la Fed lors de sa prochaine réunion, fin septembre, le curseur a nettement penché pour la seconde option après l'allocution de Jerome Powell.
Pour Chris Zaccarelli, d'Advisor Alliance, le président de la Fed «n'a rien dit de nouveau» et s'est contenté de «réitérer ce qu'il dit depuis plusieurs mois».
Le message autoritaire de Jerome Powell a éclipsé la série de bons indicateurs américains, qui avaient initialement porté le marché, en particulier le léger recul des prix aux Etats-Unis en juillet par rapport au mois précédent (-0,1%), selon l'indice PCE publié. Le rythme de l'inflation sur un an a lui rétrogradé à 6,3% contre 6,8% en juin.
Le SMI a terminé en de recul de 1,10% à 10'942,16 points, avec un plus bas à 10'930,37 et un plus haut à 11'102,50. Le SLI a cédé 1,42% à 1673,08 points et le SPI 1,22% à 14'109,90 points. Sur les 30 valeurs vedettes, Novartis (+0,2%) et Zurich (+0,1%) sont les seules valeurs à avoir terminé en vert.
Le géant pharmaceutique bâlois, avait annoncé la veille ses intentions d'autonomiser sa filiale de génériques Sandoz et de l'introduire en Bourse et également fait état dans la soirée de la suspension d'une étude de phase II avec son candidat branaplam pour le traitement de la maladie d'Huntington sur recommandation d'un comité d'experts indépendants.
Roche (-0,9%) et Nestlé (-1,2%) n'ont pas échappé à la tendance.
Longtemps dans le vert, les financières Swiss Life (-0,6%), Swiss Re (-0,8%), UBS (-1,3%), Julius Bär (-1,6%), Credit Suisse (-2,2%) ont toutes nettement fléchi sur la fin.
Swiss Re a vu son objectif de cours légèrement raboté par Barclays, qui reste neutre sur le titre (equal weight). L'analyste estime que les catastrophes naturelles et l'inflation constituent des défis de taille pour le géant de la réassurance zurichois.
Partners Group (-2,4%) publie ses résultats semestriels mardi prochain et les analystes tablent sur un bénéfice net de 450 millions de francs.
Côté perdants, la lanterne rouge revient à Straumann (-3,8%), derrière AMS Osram (-3,6%) et VAT (-3,3%).
Sur le marché élargi, les sociétés immobilières Hiag (+0,5%) et Zug Estate (+0,5%) ont fait le point sur leurs performances respectives après les six premiers mois de l'exercice. La première a nettement réduit son taux de vacance, à 6,9%. La seconde a fait état d'une progression de 8,6% de son bénéfice net.
Edisun Power (+3,4%) a généré sur les six premiers mois de l'année un chiffre d'affaires de 9,23 millions de francs, soit 8% de plus qu'un an auparavant, grâce à des conditions météorologiques favorables et de prix de l'électricité élevés.
SFS (-3,1%) a présenté un chiffre d'affaires semestriel en forte hausse, mais l'essoufflement de la demande et l'inflation des coûts ont pesé sur la rentabilité, poussant la direction à revoir à la baisse ses ambitions en la matière. (AWP)