Le spécialiste des systèmes de fixation SFS a fait état vendredi d'un chiffre d'affaires en forte hausse au premier semestre. Toutefois, l'essoufflement de la demande et l'inflation des coûts ont pesé sur la rentabilité, poussant la direction à revoir à la baisse ses ambitions en la matière.
Pendant la période sous revue, les ventes ont décollé de plus d'un quart (+27,5%) sur un an, à 1,22 milliard de francs, malgré un effet négatif des devises de 12,5 millions. En termes organiques, donc ajusté des acquisitions, la croissance s'est inscrite à 9,8%, précise l'industriel saint-gallois dans son communiqué.
La diminution de la demande, notamment de la part de l'industrie automobile, a affecté l'utilisation des capacités de production, alors que la hausse des prix des matières premières, de l'énergie et de la main d'oeuvre ont grevé la performance opérationnelle.
Le résultat avant intérêts et impôts (Ebit) a ainsi quasiment stagné (-0,7%) à 163 millions de francs, alors que la marge afférente s'est affaissée de 3,8 points de pourcentage en comparaison annuelle, à 13,3%. Le bénéfice net s'est établi à 132 millions, en recul de 1,9% par rapport à celui du premier semestre 2021.
Si le chiffre d'affaires est ressorti tout en haut de la fourchette des prévisions du consensus AWP, la performance tant opérationnelle que nette a été peu ou prou en ligne avec les projections.
Face aux incertitudes géopolitiques et conjoncturelles attendues pour la seconde moitié de l'exercice, la direction de SFS a raboté ses ambitions en matière de rentabilité et vise désormais une marge Ebit comprise entre 12 et 15%, contre 13-16% jusqu'ici, et ce tant pour l'année en cours qu'à moyen terme.
La croissance des recettes est quant à elle toujours attendue à 3-6%, hors consolidation de Hoffmann à début mai. Cette dernière devrait se traduire pour l'exercice en cours par un apport au chiffre d'affaires estimé à 720-770 millions de francs.
Ralentissement en vue
«En raison de l'inflation, de la menace de pénurie d'énergie en Europe et des perturbations persistantes dans les chaînes d'approvisionnement, nous nous attendons à un ralentissement des activités au second semestre», a indiqué le directeur général (CEO) de SFS Jens Breu en téléconférence.
Pour la division Automobile - la seule à ne pas avoir enregistré de croissance sur les six premiers mois de 2022 - le dirigeant anticipe une «reprise positive» du segment pendant la deuxième moitié de l'exercice, mettant en avant notamment les progrès réalisés dans l'extension des capacités de production de l'usine chinoise de Nantong, en périphérie de Shanghai.
L'intégration de Hoffmann, qui devrait se traduire par une augmentation de près de 50% du chiffre d'affaires, se déroule conformément à la feuille de route établie, a de son côté assuré le directeur financier (CFO) Volker Dostmann. Et de préciser que les coûts uniques liés à la réévaluation des entrepôts de Hoffmann sont devisés à environ 20 millions de francs.
Interrogé sur les conséquences possibles d'éventuelles coupures de courant en Europe l'hiver prochain, Jens Breu a affirmé que l'entreprise n'était «pas un gros consommateur d'électricité dans la production».
Compte tenu de l'environnement difficile, la copie présentée par SFS à mi-parcours est jugée excellente par Baader Helvea. L'érosion de la marge opérationnelle doit être considéré dans le contexte de l'acquisition de Hoffmann, car la palette a glissé vers des produits moins rentables.
Vontobel fait remarquer que l'Ebit ajusté s'est avéré nettement supérieur aux attentes, saluant un bon résultat porté notamment par une croissance des volumes plus élevée que prévu.
Les investisseurs se sont montrés plus difficiles à convaincre. A 14h15, la nominative SFS reculait de 0,4% à 94,40 francs, sous-performant légèrement un marché SPI en repli de 0,21%(AWP)