Renforcer la sécurité d’approvisionnement de la Suisse et lui donner les moyens de réussir sa transition énergétique sont les principaux objectifs de la loi fédérale relative à un approvisionnement en électricité sûr reposant sur des énergies renouvelables. Ce projet sur lequel nous voterons le 9 juin est un solide compromis du Parlement, soutenu par les milieux économiques et les grandes organisations de protection de l’environnement. Il est un pilier essentiel des différentes mesures prises par le Conseil fédéral et le Parlement pour permettre à la Suisse d’augmenter la production d’électricité indigène, réduire sa dépendance envers l’étranger et atteindre ses objectifs climatiques tout en protégeant la nature et le paysage.
Le risque de pénurie n’est pas une chimère, en particulier en hiver lorsqu’il est nécessaire d’importer de l’électricité
Catherine Lance Pasquier
Comme la crise énergétique l’a rappelé, le risque de pénurie n’est pas une chimère, en particulier en hiver lorsqu’il est nécessaire d’importer de l’électricité. Un approvisionnement sûr et abordable étant indispensable au bon fonctionnement des entreprises et de la société, une hausse de la production est nécessaire, d’autant plus dans le contexte actuel de bouleversements géopolitiques et de changements concernant l’approvisionnement en électricité en Europe.
Par ailleurs, la Suisse s’est engagée à atteindre l’objectif de neutralité climatique en 2050. La réduction progressive des énergies fossiles pour les transports, le chauffage ou l’industrie engendrera une forte augmentation de la demande en électricité issue d’énergies renouvelables dans les années à venir.
Pour répondre rapidement à ces attentes, cette modification de la loi sur l’énergie et de la loi sur l’approvisionnement en électricité propose une combinaison de mesures pour accroître la production d’électricité indigène d’origine hydraulique, solaire ou éolienne: cette diversification permettra de garantir davantage de stabilité.
Un des moyens d’action le plus rapide étant la mise en place d’installations photovoltaïques sur les bâtiments, le projet propose des incitations supplémentaires pour la production d’électricité dans le parc immobilier. Il permet aussi de construire plus facilement des installations de production d’importance nationale qui recourent à l’énergie hydraulique, solaire ou éolienne, dans des zones sélectionnées, sous le contrôle des cantons et en fonction de critères clairs.
Des garde-fous sont instaurés pour maintenir un équilibre entre les besoins énergétiques et la nécessaire protection du paysage et de la nature. Le projet définit des objectifs contraignants pour diminuer la consommation d’électricité et des mesures pour accroître l’efficacité énergétique, le tout sans entraîner de nouvelle taxe pour les consommateurs finaux. Ce compromis équilibré mérite pleinement d’être soutenu.