De quoi s’agit-il?
David Baverez a le sens du timing. Il publie son nouvel essai ce mardi alors que Xi Jinping réalise son premier voyage en Europe en cinq ans. Dans le style enlevé qu’on lui connaît, l’investisseur français établi à Hong Kong explique comment la Chine se prépare «depuis une décennie» au basculement du monde d’une économie de paix à une économie de guerre. Une situation qui résulte de l’affrontement croissant entre la deuxième puissance montante et la première, les Etats-Unis. Washington s’est déjà adapté à cette nouvelle mondialisation, alors que «l’Europe commence à s’y éveiller», écrit-il.
Pourquoi c’est intéressant
L’intérêt de cet essai est d’offrir une grille de lecture stimulante de la recomposition politique et économique du monde, qui passe par un nouvel ESG, pour énergie, sécurité et guerre (et non plus environnement, social, gouvernance). Le ralentissement de la croissance en Chine? En réalité, il s’agit de la conséquence assumée par le président chinois, qui «met son pays en ordre de bataille», notamment en construisant une place dominante dans la production des énergies du XXIe siècle, solaire et batteries électriques en tête. David Baverez appelle l’Europe à s’adapter à cette nouvelle donne plutôt que de s’en lamenter. Il la met aussi en garde contre les Etats-Unis, prêts à la «piller» afin de maintenir leur avance sur l’Empire du Milieu.
«Bruxelles va-t-elle enfin taxer pour son empreinte carbone la voiture électrique chinoise, ayant généré lors de sa fabrication deux fois la quantité de CO2 de sa concurrente européenne?»
