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Culture d’entreprise: vrai levier de résilience ou mirage stratégique?

Le billet de Nathalie Brodard, confidences d’une entrepreneure.

Dans l’horlogerie, «certaines maisons de luxe restent figées dans une tradition inflexible, tandis que d’autres, comme TAG Heuer et Hublot, ont su insuffler un état d’esprit plus audacieux.»
KEYSTONE
Dans l’horlogerie, «certaines maisons de luxe restent figées dans une tradition inflexible, tandis que d’autres, comme TAG Heuer et Hublot, ont su insuffler un état d’esprit plus audacieux.»
Nathalie Brodard
Brodard Executive Search et Brodiance - Fondatrice
07 mars 2025, 14h00
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Depuis combien de temps parle-t-on de culture d’entreprise? Depuis des décennies. Pourtant, dans l’urgence du quotidien, qui prend vraiment le temps de s’y consacrer? Entre pressions opérationnelles, objectifs financiers et crises à répétition, la culture d’une organisation est souvent reléguée au second plan. Pourtant, elle est bien plus qu’un simple concept RH: c’est elle qui façonne la manière dont une entreprise innove, résiste aux turbulences et se projette vers l’avenir.

La culture d’entreprise, ce n’est pas un slogan affiché sur un mur ou une charte oubliée dans un tiroir. C’est un ensemble de valeurs, de comportements et de pratiques qui influencent directement la capacité d’une organisation à se transformer.

En 2025, les entreprises suisses sont confrontées à des défis multiples: digitalisation accélérée, nouvelles attentes en matière de flexibilité du travail, pressions environnementales croissantes… Dans ce contexte, celles qui réussissent ne sont pas seulement les plus agiles, mais celles dont la culture d’entreprise est un véritable moteur de résilience et de performance.

Les organisations qui excellent partagent trois caractéristiques culturelles fortes: un leadership cohérent, une autonomie des équipes et une culture du progrès

Nathalie Brodard

Daniel Denison, professeur à l’IMD, a démontré que les entreprises avec une culture organisationnelle forte surpassent leurs concurrentes en matière de performance financière, d’engagement des employés et de capacité d’innovation.

Les organisations qui excellent partagent trois caractéristiques culturelles fortes. D’abord, un leadership cohérent, une autonomie des équipes, où les collaborateurs sont encouragés à prendre des initiatives sans être paralysés par des procédures rigides. Enfin, une culture du progrès, où l’expérimentation et l’innovation ne sont pas seulement tolérées, mais valorisées.

L’horlogerie suisse en est un bon exemple. Certaines maisons de luxe restent figées dans une tradition inflexible, tandis que d’autres, comme TAG Heuer et Hublot, ont su insuffler un état d’esprit plus audacieux. En explorant de nouveaux matériaux et en développant des montres connectées, elles ne trahissent pas leur ADN. Elles le font évoluer.

Mais attention, toutes les cultures d’entreprise ne doivent pas nécessairement être tournées vers l’innovation disruptive. Dans des secteurs sous forte régulation comme la finance ou la pharma, la stabilité et la conformité sont des piliers essentiels. Ici, l’adaptabilité ne signifie pas changer à toute vitesse, mais trouver un juste équilibre entre transformation et maîtrise des risques.

Pour qu’une culture d’entreprise ne soit pas un frein mais un accélérateur, il faut la nourrir activement. Cela passe par des actions concrètes: donner aux équipes un cadre propice à l’initiative, réduire la bureaucratie étouffante, instaurer une dynamique où chacun se sent acteur du changement.

En fin de compte, une question s’impose: la culture de votre entreprise est-elle un moteur qui propulse vers l’avenir ou un poids qui empêche d’avancer?

A très vite.