Le mensonge en contexte de recrutement n'est pas nouveau; il accompagne la profession depuis ses débuts. Poussés par le désir de se distinguer, certains candidats peuvent enjoliver ou falsifier leurs compétences, expériences, et même leurs diplômes, allant de simples exagérations à de véritables fabrications qui compromettent l'intégrité du processus de sélection.
En tant que chasseuse de talents, j'ai été témoin de toutes sortes de mensonges: compétences prétendument maîtrisées, expériences professionnelles surévaluées, diplômes inexistants, et omissions délibérées. Parmi les cas les plus marquants, je me souviens d'un candidat qui avait omis de mentionner une période d'emprisonnement pour braquage de banque, préférant évoquer une «pause professionnelle». Une vérification de son casier judiciaire a révélé la vérité.
Un autre exemple, moins extrême mais tout aussi significatif, concerne un candidat récemment licencié qui a «oublié» de nous en informer, ce qui a conduit à son exclusion du processus de recrutement par le client. Il est important de souligner que l'honnêteté est toujours la meilleure politique, même face à des situations difficiles.
Les conséquences d'un mensonge peuvent être désastreuses, tant pour le candidat, qui risque de perdre toute crédibilité professionnelle, que pour l'entreprise
Nathalie Brodard
Il n'est pas rare d'échanger avec des candidats évoquant des projets collectifs en utilisant «on» pour décrire des réalisations qui furent, en réalité, un effort d'équipe. Transformer simplement un effort de groupe en un «je» crée plus de problèmes qu’il n’offre d’opportunités.
Rien ne sert de s’inventer une responsabilité sur un projet ou de prétendre en avoir été le seul concepteur: le risque est grand de se retrouver face à des attentes, justifiées, dépassant les capacités réelles du candidat. La situation serait préjudiciable pour tout le monde, tant pour l’employeur que pour le candidat.
Pour contrer ces supercheries, il existe diverses stratégies: vérifications approfondies des antécédents professionnels, entretiens techniques, analyses des réseaux sociaux et recours à des services en ligne vérifiant l'authenticité des diplômes et certifications.
Les conséquences d'un mensonge peuvent être désastreuses, tant pour le candidat, qui risque de perdre toute crédibilité professionnelle, que pour l'entreprise, qui peut subir d'importants préjudices financiers et réputationnels.
Finalement, un processus transparent et équitable est avantageux pour tous, favorisant l'établissement de relations professionnelles basées sur la confiance et l'intégrité.
Une communication claire sur les attentes réelles peut inciter les candidats à être plus honnêtes sur leur adéquation au poste. Valoriser les parcours atypiques et offrir des retours constructifs aux candidats non retenus encourage également une plus grande authenticité.
En conclusion, naviguer dans le monde complexe du recrutement exige de la vigilance, mais aussi une démarche éthique et transparente. Notre rôle en tant que professionnels va au-delà de la simple évaluation des compétences; il s'agit de promouvoir un cadre où l'honnêteté est valorisée.
A très vite.