En 2023, les inversions de tendance auront un impact déterminant sur l’évolution des marchés financiers. De nombreux pays voient déjà l’inflation reculer et ils peuvent s’attendre à la voir diminuer rapidement ces prochains mois.
Désormais, il est crucial de savoir quand les taux directeurs commenceront à baisser, notamment eu égard aux marchés monétaires.
La Fed ralentit la cadence et…
Après avoir relevé ses taux de 75 points de base (pb) à quatre reprises, la Réserve fédérale américaine (Fed) a ralenti et elle est désormais passée à une hausse de 25 pb après la hausse de 50 points de décembre. Probablement entend-elle désormais évaluer l’impact des précédentes hausses de taux sur l’économie américaine avant de décider du nombre de (petites) interventions encore nécessaires pour juguler définitivement l’inflation. Si la Fed indique au cours de l’année qu’elle a accompli sa mission, les spéculations ne devraient pas tarder à aller bon train sur la date à laquelle les premières baisses de taux pourraient être prévues.
… la BCE attend de voir
Pour sa part, la Banque centrale européenne (BCE) doit rester mobilisée devant une inflation toujours élevée, qui dépasse les 8%. Il était donc attendu qu’elle remonte ses taux de 50 points supplémentaires, tout comme elle prévoit de réduire son bilan de 15 milliards d’euros par mois.
La BCE a indiqué vouloir encore relever ses taux de 50 points en mars et réévaluer ensuite la nécessité de nouvelles interventions.
Surévaluation du dollar
Il est également important quant à l’évolution des marchés monétaires de savoir quand et à quelle vitesse les banques centrales vont diminuer leurs taux directeurs.
Tant que la Fed ne commence pas à préparer les marchés à des baisses de taux imminentes, la parité USD/CHF devrait se maintenir dans la marge comprise entre 0,90 et un peu plus de 1,00. Au cours du second semestre, elle pourrait alors franchir cette zone de support à 0,90 et devrait s’établir à 0,86 fin 2023.
La parité de pouvoir d’achat, soit le «taux de change d’équilibre» qui se calcule sur la base des différences d’inflation sur les prix à la production entre les Etats-Unis et la Suisse, est passée d’à peu près 95 centimes à environ 75 centimes. Cela est dû à la hausse des prix bien plus forte enregistrée aux Etats-Unis au cours des trois dernières années.
Le dollar est ainsi actuellement surévalué de 15% à 20% et il devrait à moyen terme tendre vers la parité de pouvoir d’achat lors d’un changement de cap au niveau des taux directeurs américains.
La dépréciation du dollar
Les investisseurs qui veulent se prémunir contre tout effondrement du billet vert devraient se demander s’ils sont prêts à débourser la prime de garantie qui s’élève annuellement entre 3,5% et 4%, et à partir de quand.
Sur la parité EUR/CHF, l’écart entre le cours actuel et la parité de pouvoir d’achat (0,98) est moins prononcé. Il est donc probablement moins nécessaire de se prémunir contre une dépréciation en raison de la plus faible différence de taux par rapport à l’euro.