Réussir la transition énergétique passe certainement par de nouveaux instruments de politique économique. La décarbonation mettra tout particulièrement le secteur de l’électricité à l’épreuve, puisque l’abandon des carburants et des combustibles fossiles nécessitera l’électrification de très nombreux processus et activités.
Avec la décentralisation croissante de la production électrique à partir de sources renouvelables, telles que des panneaux solaires ou des parcs éoliens, et avec la plus grande fluctuation des capacités énergétiques liée à la disparition de l’énergie en ruban stable, les réseaux des distributeurs d’électricité devront faire face à des défis importants. Cette transformation ne pourra se faire sans investissements substantiels dans des capacités de stockage flexibles et dans des technologies de réseau intelligentes.
Taxer les énergies fossiles
Toutefois, la question se pose de savoir si les consommateurs d’énergie pourront se passer assez rapidement des énergies fossiles pour qu’il soit possible d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050.
D’un point de vue d’économiste, les instruments de politique économique actuellement utilisés ne s’y prêtent guère. Les obligations, les interdictions ou les subventions ne sont pas des instruments efficaces. Il serait beaucoup plus judicieux de taxer les énergies fossiles au moyen d’un impôt sur le CO2, car le mécanisme des prix inciterait les consommateurs à se montrer plus vertueux ou à remplacer les énergies fossiles.
Cependant, les fonds encaissés grâce à un tel impôt sur le CO2 ne doivent pas être mis à disposition des responsables politiques, mais entièrement restitués aux ménages et aux entreprises. Une telle imposition fiscalement neutre des énergies fossiles améliorerait nettement les perspectives de réussite de l’objectif de neutralité carbone par rapport aux instruments actuels.
Soutenir la transition énergétique
Quelle que soit la façon dont le monde aborde la décarbonation, il faudra faire des efforts considérables pour qu’elle aboutisse. Et il est clair que les innovations et le progrès technologique joueront un rôle décisif, qu’ils concernent l’efficacité énergétique ou les sources d’énergie renouvelables et alternatives.
Si de nombreux gouvernements accélèrent leur développement grâce à des programmes de subventions de plusieurs milliards, cela débouchera automatiquement sur des opportunités de placement intéressantes. Et l’investisseur peut en tirer parti de plusieurs façons.
Il aura d’une part la possibilité d’investir dans des portefeuilles dont les investissements individuels auront été sélectionnés selon des critères ESG spécifiques. Une telle stratégie dite d’engagement consiste à composer un portefeuille de sociétés où le gestionnaire participe activement aux conseils d’administration et dont les stratégies sont plus durables.
D’autre part, il est également possible de faire son propre choix de titres individuels qui soutiennent la transition énergétique.