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Maintenir l’accent sur les rendements

Les investisseurs resteront confrontés à une «inflation de base» relativement forte, mais il sera possible d’atteindre des rendements plus élevés grâce aux placements à revenus fixe.

Daniel Kalt / James Mazeau
UBS Global Wealth Management - Chef économiste suisse / Chief Investment Office (CIO)
15 novembre 2022, 20h30
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Tandis que l’inflation affiche une progression quasi inexorable dans la zone Euro et avoisine aujourd’hui 11%, la Suisse a enregistré un recul de 3,3% à 3,0% ces deux derniers mois. Pour 2022, on peut s’attendre à une inflation de 2,9%.

Pour les employés et pour les consommateurs, cette augmentation des prix entraîne une perte moyenne de 1,8% du revenu réel – du jamais vu depuis 1942. Dès lors, il n’est guère étonnant que des voix s’élèvent pour exiger un ajustement des salaires.

Toutefois, compte tenu d’une hausse moyenne attendue de 2,2% des salaires nominaux dans les différents secteurs, les salaires devraient afficher une progression limitée cette année.

La spirale salaires-prix

Cette retenue indique, d’une part, que les entreprises tablent sur une accalmie de l’inflation l’an prochain. D’autre part, que les perspectives économiques dégradées font obstacle à une augmentation plus forte des salaires.

Même si la Suisse est épargnée par les pénuries de gaz et d’électricité, l’escalade des prix de l’énergie et la faiblesse de l’économie européenne devraient peser fortement sur la conjoncture helvétique cet hiver et entraîner une stagnation, voire une légère récession.

Parallèlement à la crise énergétique, une spirale salaires-prix, qui provoquerait une nouvelle envolée de l’inflation, représente un risque de taille pour la conjoncture. L’augmentation d’à peine 2% des salaires écarte toutefois ce danger et ne devrait guère alimenter l’inflation.

Générer des rendements plus élevés

Dans ce contexte, la Banque nationale suisse devrait renoncer à relever encore les taux au second semestre de l’année à venir, vu le faible niveau de l’inflation et le ralentissement économique. Pour l’heure, elle concentre ses efforts sur l’inflation toujours trop élevée et devrait hisser son taux directeur à 1,5% d’ici à mars 2023.

Les investisseurs resteront confrontés à une «inflation de base» relativement forte, mais il sera possible d’atteindre des rendements plus élevés grâce aux placements à revenus fixe. Il reste donc judicieux de s’en tenir à des rendements solides, durables et réellement positifs.

S’agissant des actions, on peut privilégier les domaines qui offrent des rendements élevés et susceptibles d’augmenter grâce aux primes d’option (généralement exonérées de l’impôt sur le revenu). Le domaine obligataire voit lui aussi réapparaître des opportunités de placement à nouveau attractives, avec notamment les titres à court terme des émetteurs de grande qualité.