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Les bonnes perspectives des valeurs technologiques

Pour bien évaluer risques et opportunités du marché, la meilleure stratégie est de s’en tenir aux valeurs de haute qualité, notamment en raison d’une valorisation encore raisonnable.

Jan Viebig
Oddo Bhf AG - CIO
25 février 2022, 7h00
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L’indice technologique Nasdaq a augmenté de 233% au cours des cinq dernières années, mais les performances des valeurs technologiques individuelles ont récemment connu une grande volatilité. En 2022, les perspectives de croissance sont positives pour les entreprises technologiques, mais il y aura des vents contraires: l’expiration des aides dues aux confinements pour les entreprises qui en bénéficient, la hausse de l’inflation et des taux d’intérêt et les niveaux de valorisation élevés.

Des risques importants 

Le ralentissement de la croissance et la hausse des taux d’intérêt réels sont les deux principaux risques pour le secteur des technologies en 2022. Ainsi, un ralentissement de l’économie aurait un impact sur les entreprises cycliques, comme la plupart des sociétés de semi-conducteurs. Certaines branches du secteur sont probablement déjà en fin de cycle (par exemple, les composants pour PC et smartphones), tandis que d’autres, comme les puces automobiles, offrent encore un potentiel de redressement. D’autre part, avec la poursuite de la normalisation post-covid, les entreprises «gagnantes» de la pandémie et en «hyper croissance» sont toujours à risque. Pour cause, bien que les valorisations aient déjà baissé, la hausse des taux d’intérêt, attendue par la plupart des observateurs du marché, constitue un risque significatif pour ces «actions long terme», où un taux d’actualisation plus élevé entraîne une baisse de la valeur des bénéfices futurs. 

Au cours des derniers mois, une corrélation claire a été établie entre la hausse des taux et la sous-performance des actions fortement valorisées, ce qui devrait se poursuivre si les taux continuent à augmenter. Il existe également un risque d’effets de contagion sur les valeurs de croissance de qualité, notamment sur les méga-capitalisations technologiques qui ont enregistré de bonnes performances en 2021. Les valorisations sont encore raisonnables mais plus élevées que par le passé.

De bonnes opportunités à long terme

Avec des perspectives de croissance structurelle accélérées par la pandémie et de qualité (grâce notamment aux logiciels qui offrent une part élevée de revenus cycliques, des bilans solides et de bonnes garanties économiques), les valeurs technologiques offrent toujours de bonnes opportunités à long terme. Pour bien évaluer risques et opportunités du marché, la meilleure stratégie est de s’en tenir aux valeurs de haute qualité. Celles-ci présentent de bonnes opportunités de croissance structurelle, un faible risque de ralentissement de la croissance et une valorisation encore raisonnable. Il se peut que ces titres sous-performent à court terme si les taux d’intérêt augmentent plus vite que prévu, mais la croissance compensera largement à long terme.

Savoir faire la distinction

Prudence doit être légion sur les noms à forte croissance en général, car les valorisations sont encore supérieures à la moyenne de long terme pour la plupart d’entre eux. En outre, nombre de titres afficheront des taux de croissance normalisés suite à la pandémie en 2022. Lorsque les valorisations seront moins élevées, ces noms pourraient redevenir intéressants, mais nous n’en sommes pas encore là. 

Pour les valeurs cycliques, il faut être conscient du cycle. En particulier pour les semi-conducteurs, la performance relative se retourne généralement un trimestre ou deux avant le pic des taux de croissance. Les marchés de l’automobile et des datas center semblent encore très attrayants, avec une accélération de la croissance en 2022, tandis que d’autres pourraient atteindre un pic cette année (dépenses en équipements semi-conducteurs, demande de PC, etc.). 

Enfin, mieux vaut éviter les entreprises dont la rentabilité n’est pas avérée, surtout si la concurrence est forte. Ces sociétés sous-performent généralement lorsque l’environnement monétaire se resserre.