En 2022, le Swiss Market Index (SMI) a déjà cédé environ 18%, tandis qu’outre-Atlantique, l’indice S&P 500 a perdu près d’un cinquième de sa valeur.
L’histoire a montré que les marchés n’atteignent leur plancher que lorsque les investisseurs commencent à anticiper un net assouplissement de la politique monétaire ou quand le plus bas du cycle conjoncturel est en vue. Ou encore, quand un véritable scénario de marché baissier est reflété dans les prix.
Des conditions pas encore réunies
L’inflation élevée, les taux croissants, le repli des attentes quant à la croissance et les tensions accrues sur les marchés financiers sont à l’origine d’un rapport risque/rendement défavorable à court terme. Les perspectives macroéconomiques et de bénéfices des entreprises se sont détériorées.
Les effets différés sur l’économie et sur les résultats des entreprises des hausses des taux directeurs par les banques centrales ne sont pas encore complètement pris en compte dans les estimations actuelles du consensus quant aux bénéfices et dans les évaluations boursières.
A l’inverse, les perspectives de rendement à long terme des obligations et des actions se sont nettement améliorées sur fond de taux plus élevés et de marché en repli.
Ne pas diminuer la part des actions
Récemment, la Recherche d’UBS a donné une orientation un peu plus défensive à son positionnement tactique, notamment avec les stratégies axées sur les revenus, et elle fait appel à des structures d’option pour limiter les risques baissiers à court terme.
Toutefois, il est recommandé de ne pas diminuer la part des actions dans l’ensemble, mais plutôt de l’augmenter, si besoin, afin de l’aligner sur une allocation stratégique «normale». En effet, les marchés pourraient se redresser très rapidement au vu de l’incertitude élevée et en cas de revirement des attentes quant à la politique de la Fed.
Une économie résistante
Par ailleurs, la Suisse montre, une fois de plus, que son économie est plus résistante que celle de nombre de ses voisins. Toutefois il ne faut pas oublier que les entreprises présentes sur le marché helvétique génèrent plus de 90% de leurs bénéfices à l’étranger et qu’elles sont donc confrontées au même contexte difficile de demande affaiblie, de coûts de l’emprunt en hausse et de base de comparaison défavorable pour la croissance 2021/2022 des bénéfices.