La Bourse suisse a clos dans le rouge une première séance de la semaine en collines russes, à l'orée d'une semaine placée sous le signe des banques centrales européennes. Si les changements de vent se sont avérés fréquents, la houle est restée gérable.
Les indices helvétiques avaient offert une première réaction positive aux engagements de la part des autorités chinoises d'assouplissement de la politique monétaire du pays en 2025, pour redynamiser la croissance de l'Empire du Milieu, avant de connaître un passage à vide à la mi-journée, puis un éphémère rebond dans l'après-midi.
En Chine toujours, les prix à la consommation ont continué de ralentir, ne progressant que de 0,2% en novembre sur un an, contre 0,3% en octobre.
Rongeant leur frein en attendant les réunions de politique monétaire de la Banque nationale suisse (BNS) et de son homologue européenne (BCE) jeudi, les investisseurs lorgnent déjà sur la journée de mercredi et la publication du relevé PCI de l'inflation en novembre aux Etats-Unis. Les prix à la consommation outre-Atlantique «sont les dernières données importantes avant Noël, sinon de toute l'année 2024», a souligné Jochen Stanzl, analyste de CMC Markets, dans un commentaire.
«Le marché s'attend à une baisse de 25 points de base de la part de la BNS, mais nous pensons qu'une baisse de 50 points de base est tout à fait envisageable, voire nécessaire,» anticipe Geoff Yu, stratégiste chez Bank of New York Mellon. L'expert rappelle au passage que le nouveau patron de l'institut d'émission ne considère en aucun cas le recours à des taux négatifs comme un tabou.
Concernant la BCE également, les scénaristes tendent à s'accorder sur une baisse de 25 points de base.
Le SMI a perdu 0,16% à 11.761,72 points, le SLI a reculé de 0,14% à 1945,73 points. Le SPI a égaré 0,16% à 15.66916 points. Sur les trente principales composantes, 18 ont perdu des plumes, SIG Group a fini à l'équilibre et onze ont gagné du terrain.
Les valeurs du luxe Swatch (porteur +2,7%) et Richemont (+2,1%) ont mené à terme leur échapée, ostensiblement requinquées par les projets de relance en Chine. Les analystes de RBC ont abaissé l'objectif de cours des deux groupes horlogers, mais confirmé leur recommandation à «sector perform».
Le béhémoth des ressources humaines Adecco (+1,8%) s'est adjugé la troisième marche du podium, au nez et à la barbe du spécialiste des implants dentaires Straumann (+1,5%).
ABB (-0,1%) n'a finalement guère profité d'un relèvement de recommandation à «equal weight», d'«underweight» précédemment, annoncé par Morgan Stanley. Ce dernier a également relevé l'objectif de cours du groupe d'ingénierie. Le géant zurichois a également annoncé prendre une participation minoritaire dans le fournisseur autrichien de logiciels Engineering Software Steyr (ESS). Une commande a été remportée au Canada.
Les poids lourds pharmaceutiques Novartis (-0,5%) et Roche (bon +0,1%) ont fini dispersés. Ce dernier a confirmé l'efficacité du médicament Polivy pour le traitement de la forme agressive du lymphome, selon les résultats d'une étude menée sur cinq ans.
Novartis a quant à lui présenté des données positives à long terme pour le médicament Scemblix, destiné aux patients adultes nouvellement diagnostiqués avec une leucémie myéloïde chronique positive au chromosome de Philadelphie.
La plus grande des capitalisations helvétiques Nestlé (-0,2%) a encore limité la dérive.
En queue d'indice, le géant du béton Holcim (1,6%) a hérité du bonnet d'âne, derrière le chimiste verniolan Givaudan (-1,2%) et le sous-traitant pharmaceutique Sandoz (-1,1%)
Sur le marché élargi, Baloise (-0,6%) a proposé l'élection de Vincent Vandendael, André Helfenstein et Robert Schuchna comme nouveaux membres de son conseil d'administration.
Meyer Burger a vu le reste de sa valorisation multiplié par plus de deux. Le fabricant de cellules photovoltaïques avait annoncé vendredi soir avoir obtenu un financement relais à 39,48 millions de francs destiné à stabiliser l'entreprise en grandes difficultés. Pour bénéficier de cette somme, le groupe oberlandais devra cependant convaincre un important client perdu de lui accorder à nouveau sa confiance.
L'aciériste lucernois Swiss Steel (+94%), en difficulté, a aussi vu sa valorisation chahutée, nonobstant une absence de nouvelles particulières.
Cicor (-0,7%) réduisait encore ses pertes. Le fabricant de composants électroniques a fait savoir que son actionnaire majoritaire One Equity Partners (OEP) a publié l'annonce préalable à une offre obligatoire pour toutes les actions de Cicor détenues par le public. Celle-ci est de 55,17 francs par action, ce qui représente le prix minimum, inférieur de 7,12% au dernier cours de clôture à la Bourse suisse.
DocMorris (-8,1%) perdait aussi des plumes. Les analystes de la ZKB ont abaissé la recommandation de l'action à «pondérer», contre «sur pondérer» précédemment. (AWP)