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Le taux directeur de la BNS à son sommet

Vu l’inflation persistante et l’affaiblissement de la conjoncture, la décision de la BCE de relever son taux place la BNS face à un véritable dilemme. Elle devrait adapter une dernière fois son taux directeur.

La BNS va certainement relever son taux directeur et l’amener au niveau final de 2%.
Keystone
La BNS va certainement relever son taux directeur et l’amener au niveau final de 2%.
Daniel Kalt / James Mazeau
UBS Global Wealth Management - Chef économiste suisse / Chief Investment Office (CIO)
20 septembre 2023, 7h00
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Est-ce qu’elle va le faire ou pas? Faut-il s’attendre à une nouvelle et probablement dernière hausse du taux directeur? Cette question a donné bien du fil à retordre aux observateurs de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Banque nationale suisse (BNS). En ce qui concerne la BCE, on pourrait d’abord parler de vrai dilemme pour la gardienne de la monnaie européenne.

En effet, l’inflation se situait d’une part à 5,3% en août, bien au-delà de l’objectif de la BCE, et appelait un nouveau serrage de vis. D’autre part, la conjoncture de la zone euro faiblit de façon inquiétante depuis quelques mois. L’Allemagne est en proie à la morosité et les entreprises industrielles tanguent sous le poids des prix élevés de l’énergie.

La BCE a tranché

Mais alors, une nouvelle hausse des taux ne précipiterait-elle pas irrémédiablement la zone euro vers une récession? La réponse est connue: hausse – probablement ultime – du taux des dépôts de 25 points de base, à 4%.

Dans cette optique, la BNS devra se poser jeudi la même question. Mais le dilemme sera moins difficile pour elle. D’une part, l’économie domestique suisse se porte sensiblement mieux que dans les Etats européens voisins. Et, d’autre part, l’inflation se situait à 1,5% en août – sous le seuil critique des 2%.

Regain probable de l’inflation

Soulignons l’usage de l’imparfait, car l’augmentation des loyers qui s’amorce ainsi que la flambée des prix de l’électricité et des carburants devraient conduire à un rebond de l’inflation au-delà des 2% vers la fin de l’année. Dans ce contexte, la BNS va certainement relever son taux directeur et l’amener au niveau final de 2%.

Sur les marchés monétaires, la résilience de l’économie américaine, associée à l’affaiblissement de la conjoncture européenne, a sensiblement affecté l’euro. Par rapport au billet vert, il a chuté de 1,20 en juillet à environ 1,07. Face au franc, l’euro a également cédé du terrain au printemps et dépasse tout juste 0,95.

Miser sur une évolution latérale

Dans les mois à venir, on devrait tabler sur une évolution latérale de la parité EUR/CHF, dans une fourchette autour de 0,97. Car si la parité EUR/CHF devait passer sous la barre de 0,95, la BNS devrait probablement reconsidérer que le franc est élevé et envisager l’option des interventions monétaires.

Pour la parité USD/CHF, après la hausse de 0,86 en juillet à plus de 0,89 aujourd’hui, on peut s’attendre à un recul graduel autour de 0,85 d’ici à mi-2024. Lorsqu’ils disposent de fourchettes d’évolution claires et prévues, les investisseurs auront donc tout intérêt à miser sur une évolution latérale grâce à des solutions adaptées.