La Bourse suisse était solidement ancrée dans le vert vendredi à l'approche de la mi-journée, après une ouverture hésitante, au lendemain du cinquième relèvement de taux par la Banque nationale suisse (BNS) dans un contexte généralisé de resserrement de politique monétaire. Le SMI des valeurs vedettes, qui a débuté les échanges en territoire négatif, est rapidement passé du bon côté de la barre et s'est installé au-dessus de la marque des 11.200 points.
Alors que la BNS a relevé son taux directeur de 25 points de base comme attendu par la plupart des observateurs, d'autres instituts d'émission ont surpris leur monde, comme le Royaume-Uni, la Norvège et la Turquie.
Le patron de la Réserve fédérale américaine (Fed) Jerome Powell a de son côté averti mercredi devant une commission du Congrès que le relèvement des taux d'intérêt, mis en pause mi-juin, était encore d'actualité afin de juguler l'inflation, alors que le président de son homologue allemande (BuBa) Joachim Nagel a réaffirmé qu'il ne pensait pas que le taux directeur actuel de la Banque centrale européenne (BCE) «soit encore à un niveau assez élevé».
«Les investisseurs commencent à craindre qu'une éventuelle récession ne devienne un effet secondaire nécessaire pour ramener l'inflation autour de l'objectif cible des 2%», estime Michael Hewson de CMC Markets.
Sur le front macroéconomique, la croissance économique du secteur privé dans la zone euro a brutalement ralenti en juin, tombant à un niveau proche de zéro, plombée par les difficultés de l'industrie. L'indice PMI Flash de S&P Global s'est replié à 50,3 en juin, après 52,8 en mai, au plus bas depuis cinq mois, «signalant un très fort ralentissement de la croissance économique de la région».
Le Japon a fait état d'une légère décélération de l'inflation en mai à 3,2%, ce qui pourrait conforter la Banque du Japon (BoJ) dans sa politique monétaire ultra-accommodante, même si le marché s'attendait à un ralentissement plus marqué.
Sur le coup de 11h00, le Swiss Market Index (SMI) s'enrobait de 0,43% à 11'240,40 points, proche de son plus haut du jour. Le Swiss Leader Index (SLI) prenait 0,39% à 1747,33 points et l'indice du marché élargi Swiss Performance Index (SPI) 0,38% à 14'769,05 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 18 gagnaient du terrain et 11 en cédaient, Adecco restant sur ses marques.
Givaudan (+1,9%) menait le bal, faisant fi du coup de rabot sur son objectif de cours par UBS, qui recommande de se défaire du titre (sell). La banque aux trois clés s'attend toujours à une évolution négative des volumes au premier semestre, quand bien même des réductions de coûts et un mix de produits favorable devraient soutenir la marge brute d'exploitation (Ebitda).
SGS (+1,6%) et Alcon (+1,4%) complétaient le podium, sans nouvelle particulière.
Les poids lourds Nestlé, Novartis et Roche (+0,7% chacun) évoluaient dans un mouchoir de poche.
Sarepta, partenaire du dernier nommé contre la myopathie de Duchenne (DMD), a décroché aux Etats-Unis un feu vert pour sa thérapie génique Elevidys (délandistrogène moxéparvovec-rokl) dans cette indication. Le produit a bénéficié d'une procédure d'homologation accélérée, la MD constituant une menace pour la vie des patients contre laquelle les options thérapeutiques étaient limitées.
A l'autre extrémité du classement, la porteur AMS Osram (-2,5%) tenait la lanterne rouge, derrière VAT Group (-1,3%).
Sur le marché élargi, Relief Therapeutics (+3,1%) a levé 5 millions de francs dans le cadre d'un placement privé de titres auprès d'un investisseurs non identifié dans le domaine de la santé, et annoncé dans la foulée un partenariat de distribution avec la World orphan drug alliance (Woda) pour distribuer le PKU Golike de sa filiale tessinoise Applied Pharma Research (APR) au Moyen-Orient.
Les actionnaires de Züblin (stable) ont intronisé un nouveau président en la personne de Markus Wesnitzer, qui siège au conseil d'administration depuis 2006, en remplacement de de Wolfgang Zürcher, dont le départ avait été annoncé mi-mai.
Schweiter (-2,3%) a vu sa recommandation dégradée et son objectif de cours sabré par Credit Suisse, qui ne préconise plus l'achat de la nominative de l'industriel zurichois.
Softwareone (+1,2%) bénéficiait d'un relèvement de son objectif de cours par UBS, qui a réaffirmé sa recommandation d'achat de l'action dans le sillage de l'offre de reprise formulée par la société d'investissement Bain Capital.
U-Blox (-6,7%) fermait la marche, après une réduction d'objectif de cours de la part de Credit Suisse, qui voit des signes de ralentissement apparaître en Europe, alors que la reprise en Chine risque de ne pas être au rendez-vous. (AWP)