La Bourse suisse repartait en hausse lundi matin, malgré la prudence des investisseurs en entame d’une semaine chargée. La Réserve fédérale américaine (Fed) et son homologue européenne (BCE) vont annoncer leurs décisions de politique monétaire, dans un contexte de salves nourries de résultats semestriels. En Suisse, SGS et Julius Bär attiraient l’attention avec leurs performances respectives à mi-parcours.
«La saison des résultats se poursuit cette semaine à toute vapeur», a rappelé Ipek Ozkardeskaya dans un commentaire. Selon l’analyste de Swissquote, 150 entreprises cotées au S & P500 vont dévoiler leur performance trimestrielle, dont les géants de la tech Microsoft, Meta et Alphabet, mais aussi Visa, GM, Ford, Intel, Coca-Cola, Exxon Mobil et Chevron.
Les actions européennes ont fluctué en début de séance, en entame d’une semaine qui devrait être l’une des plus animées
Pierre Veyret, analyste d’Activtrades
«Les actions européennes ont fluctué en début de séance, en entame d’une semaine qui devrait être l’une des plus animées», a pour sa part souligné l’analyste d’Activtrades, Pierre Veyret. Le moral des investisseurs était pénalisé par les incertitudes liées aux élections en Espagne, qui n’ont pas permis de dégager une majorité, et des données PMI maussades en France.
Concernant la banque centrale américaine, John Plassard de Mirabaud Banque a souligné dans une note que «la question qui taraudait les investisseurs était évidemment de savoir quel allait être le message de la Fed mercredi prochain […]. Une hausse de 25 points de base étant totalement acquise par le consensus après la publication des derniers chiffres de l’emploi américain».
M. Plassard a averti d’une semaine «de tous les dangers» avec les réunions de la Fed et de la BCE. «Après une hausse de taux attendue de 25 points de base, les deux banques centrales pourraient potentiellement marquer la fin de leur resserrement monétaire», a-t-il ajouté.
A la Bourse suisse vers 10h53, le SMI progressait de 0,25% à 11.236,11 points, après avoir ouvert sur un infime repli de 0,04%. Le SLI accélérait aussi, montant de 0,44% à 1769,77 points, alors que le SPI gagnait 0,31% à 14.810,63 points.
La majorité des valeurs vedettes évoluait désormais dans le vert, toujours emmenées par Julius Baer (+8,4%). Etoffant ses revenus à la faveur notamment de la hausse des taux d’intérêts, le gestionnaire de fortune zurichois a vu son bénéfice net IFRS attribuable aux actionnaires bondir de 18% sur un an à 531,4 millions de francs. A 7,1 milliards, les afflux nets de fonds ont dépassé les attentes.
SGS (+4,0%) suivait juste derrière. Le groupe genevois a bouclé les six premiers mois de 2023 sur des revenus en hausse, alors que le bénéfice net a été grevé par des effets de changes négatifs. Forte de sa performance, l’entreprise a relevé son objectif de croissance pour l’ensemble de l’année.
Les poids lourds de la cote Roche (+0,8%), Novartis (+0,1%) et Nestlé (+0,1%) soutenaient désormais l’indice. Sandoz, filiale en voie d’autonomisation de Novartis, a reçu un avis positif des autorités européennes pour son biosimilaire natalizumab destiné au traitement de la sclérose en plaques.
Roche a pour sa part noué une collaboration avec le spécialiste des acides ribonucléiques (ARN) Alnylam, portant sur le développement et la commercialisation du zilébésiran contre l’hypertension chez des patients présentant un risque cardiovasculaire élevé.
Nestlé et Roche publieront leurs résultats semestriels jeudi prochain.
En bas du tableau se trouvaient les valeurs du luxe Richemont (-1,2%) et Swatch (-0,6%) aux côtés de Schindler (-0,8%). Barclays, Morgan Stanley et Deutsche Bank ont pourtant relevés leur objectif de cours après la publication, vendredi dernier, des résultats du fabricant d’ascenseurs et d’escaliers roulant. Le groupe est parvenu à faire progresser ses ventes et la rentabilité sur les six premiers mois de l’année. La direction a relevé ses attentes pour l’ensemble de l’année.
Sur le marché élargi, Softwareone (-1,2%) a rejeté l’offre révisée de la société de capital-investissement Bain Capital.
Meyer Burger (-8,3%) restait largement pénalisé. Le groupe va construire une usine de fabrication de cellules solaires à Colorado Springs aux Etats-Unis. La direction table sur un résultat brut d’exploitation (Ebitda) à -42 millions de francs au premier semestre.
GAM (+3,5%) repartait de l’avant. Le gestionnaire de fonds britannique Liontrust a prolongé le délai pour l’acceptation de son offre de rachat au 28 juillet.
Dätwyler (+1,6%) reprenait aussi des couleurs. Le fabricant de composants industriels a vu sa rentabilité chuter au premier semestre, pénalisée notamment par la fin des lucratives activités avec les vaccins anti-Covid.
Belimo (+3,2%) faisait de même. Le spécialiste des conduits de ventilation a enregistré sur les six premiers mois de l’année une croissance des ventes de 7,7% - ou de 12,4% hors effets de changes - à 448,4 millions de francs. (AWP)
