La Bourse suisse entamait lundi de manière prudente une semaine chargée. La Réserve fédérale américaine (Fed) et son homologue européenne (BCE) vont annoncer leurs décisions de politique monétaire, dans un contexte de salves nourries de résultats semestriels. En Suisse, SGS et Julius Bär attiraient l’attention avec leurs performances respectives à mi-parcours.
La Bourse de New York a terminé vendredi soir sur une note contrastée, à l’issue d’une séance de consolidation qui a néanmoins vu l’indice Dow Jones signer sa dixième séance positive d’affilée, pour la première fois depuis près de six ans.
«La saison des résultats se poursuit cette semaine à toute vapeur», a rappelé Ipek Ozkardeskaya dans un commentaire. Selon l’analyste de Swissquote, 150 entreprises cotées au S & P500 vont dévoiler leur performance trimestrielle, dont les géants de la tech Microsoft, Meta et Alphabet, mais aussi Visa, GM, Ford, Intel, Coca-Cola, Exxon Mobil et Chevron.
Concernant la banque centrale américaine, John Plassard de Mirabaud Banque a souligné dans une note que «la question qui taraudait les investisseurs était évidemment de savoir quel allait être le message de la Fed mercredi prochain […]. Une hausse de 25 points de base étant totalement acquise par le consensus après la publication des derniers chiffres de l’emploi américain».
M. Plassard a averti d’une semaine «de tous les dangers» avec les réunions de la Fed et de la BCE. «Après une hausse de taux attendue de 25 points de base, les deux banques centrales pourraient potentiellement marquer la fin de leur resserrement monétaire», a-t-il ajouté.
A la Bourse suisse vers 09h10, le SMI reculait d’à peine 0,08% à 11’198,09 points, après avoir pris 0,05% vendredi en clôture. Le SLI égarait 0,01% à 1761,94 points et le SPI 0,06% à 14’756,23 points.
La majorité des valeurs vedettes démarrait la séance dans le rouge, Geberit (-1,2%), Swiss Life (-0,7%) et Schindler (-0,7%) affichant les plus importants replis. Pour Geberit, les analystes de Morgan Stanley ont abaissé leur objectif de cours.
Barclays, Morgan Stanley et Deutsche Bank ont par contre relevé leur objectif de cours après la publication, vendredi dernier, des résultats du fabricant d’ascenseurs et d’escaliers roulant. Le groupe est parvenu à faire progresser ses ventes et la rentabilité sur les six premiers mois de l’année. La direction a relevé ses attentes pour l’ensemble de l’année.
A l’autre extrémité du tableau se trouvait Julius Bär (+4,7%). Etoffant ses revenus à la faveur notamment de la hausse des taux d’intérêt, le gestionnaire de fortune zurichois a vu son bénéfice net IFRS attribuable aux actionnaires bondir de 18% sur un an à 531,4 millions de francs. A 7,1 milliards, les afflux nets de fonds ont, eux, dépassé les attentes.
SGS (+3,7%) montait aussi nettement. Le groupe genevois a bouclé les six premiers mois de 2023 sur des revenus en hausse, alors que le bénéfice net a été grevé par des effets de changes négatifs. Forte de sa performance, l’entreprise a relevé son objectif de croissance pour l’ensemble de l’année.
Parmi les poids lourds de la cote, Roche (+0,2%) soutenait l’indice vedette, tandis que Novartis (-0,3%) et Nestlé (-0,1%) reculaient. Sandoz, filiale en voie d’autonomisation de Novartis, a reçu un avis positif des autorités européennes pour son biosimilaire natalizumab destiné au traitement de la sclérose en plaques.
Nestlé et Roche publieront leurs résultats semestriels jeudi prochain.
Sur le marché élargi, Softwareone (-0,4%) a rejeté l’offre révisée de la société de capital-investissement Bain Capital.
Belimo (-1,0%) inversait la tendance positive d’avant-Bourse. Le spécialiste des conduits de ventilation a enregistré sur les six premiers mois de l’année une croissance des ventes de 7,7% - ou de 12,4% hors effets de changes - à 448,4 millions de francs.
Dätwyler (-8,2%) baissait encore plus fortement. Le fabricant de composants industriels a vu sa rentabilité chuter au premier semestre, pénalisée notamment par la fin des lucratives activités avec les vaccins anti-Covid.
Meyer Burger (-8,2%) était aussi largement pénalisé. Le groupe va construire une usine de fabrication de cellules solaires à Colorado Springs aux Etats-Unis. La direction table sur un résultat brut d’exploitation (Ebitda) à -42 millions de francs au premier semestre.
GAM (+5,6%) accélérait par contre la cadence. Le gestionnaire de fonds britannique Liontrust a prolongé le délai pour l’acceptation de son offre de rachat au 28 juillet. (AWP)