La Bourse suisse a terminé vendredi sur une note négative. Après avoir passé une bonne partie de la séance dans le vert, même après la publication des chiffres de l'emploi américain en janvier, l'indice vedette a vu ses gains s'effriter en toute fin d'après-midi.
Le chômage a reculé outre-Atlantique à 4,0%, faisant mieux qu'espéré. Le mois dernier, 143.000 emplois (en dehors du secteur agricole) ont été crées aux Etats-Unis, selon le ministère du Travail, soit nettement moins qu'escompté. Un gain de 155.000 postes était anticipé selon le consensus des analystes compilé par Briefing.com.
«Le marché du travail américain reste robuste», a souligné Commerzbank dans un commentaire, alors que le chômage a légèrement baissé et que les salaires ont progressé plus fortement. «Le président de la Fed, Jerome Powell, devrait se sentir conforté dans son opinion selon laquelle il n'y a pas d'urgence à baisser davantage les taux d'intérêt».
Cette opinion déplaît au plus haut point au président étasunien Donal Trump. Il avait exigé, lors de son discours retransmis à Davos, que les taux directeurs américains baissent immédiatement. Fin janvier, la Réserve fédérale a laissé ses taux inchangés lors de son dernier point de politique monétaire.
John Plassard de Mirabaud Banque s'est lui penché sur les révisions du marché de l'emploi. «Ces dernières pourraient avoir un impact significatif sur les chiffres du chômage, en raison d'une mise à jour de la population estimée, notamment à travers une hausse de 3,5 millions d'habitants, majoritairement liée à l'immigration», a-t-il expliqué.
Pour l'expert, «cette correction, intégrée au rapport de janvier, pourrait augmenter légèrement le taux de chômage et réduire les créations d'emplois enregistrées en 2024, avec une révision à la baisse de près de . 670'000 postes par rapport aux estimations initiales.»
Wall Street peinait, le Dow Jones, le S&P 500 et le Nasdaq reculant respectivement de 0,5%, 0,6% et 1,1%.
Le SMI a perdu 0,24% à 12.593,34 points,plus haut à 12.672 points et plus bas à 12.600. Le SLI a fini sur une baisse de 0,36% à 2071,27 points, et le SPI sur un repli de 0,28% à 16.709,95 points.
Sur les trente principales valeurs, seules dix ont fini la tête hors de l'eau, quand le poids lourd Nestlé a bouclé à l'équilibre et que 19 ont bu la tasse.
Swisscom a fini en tête (+2,3%) sur fond d'échos de la presse italienne, selon lesquels le français Iliad, propriété de Xavier Niel, envisagerait une fusion avec TIM, le numéro un transalpin.
Holcim (+1,2%) et UBS (+0,9%) ont complété le podium. Julius Bär a maintenu la recommandation du titre du numéro un bancaire helvétique à «hold» et légèrement relevé l'objectif de cours à 28 francs, contre 27 francs auparavant.
Le bon Roche a terminé en gain de 0,5%, devançant nettement son concurrent et voisin Novartis (-0,9%).
Les assureurs ont tous fini dans le vert, Swiss Re sur une hausse de 0,4%, Swiss Life de 0,3% et Zurich Insurance de justesse de 0,04%.
ABB (+0,2%) lancera lundi son nouveau programme de rachat d'actions, portant sur un maximum d'environ 27,6 millions de titres.
En queue de peloton, Julius Bär (-2,6%) s'est fait chiper la lanterne rouge par SIG (-2,9%). Partners Group a terminé antépénultième (-2,3%).
Sur le marché élargi, Lem (-1,4%) a annoncé des suppressions de postes, après avoir vu ses ventes plonger sur les neuf premiers mois de son exercice décalé 2024/2025.
Les actionnaires du grison Ems-Chemie (-2,6%) profiteront d'une rémunération par titre en hausse de 1,25 franc, à 17,25 francs, malgré une croissance limitée du bénéfice net en 2024.
La banque de gestion Vontobel a bouclé sur un recul de 0,5%. Elle a vu son produit d'exploitation annuel grimper de 9% à 1,42 milliard de francs. Les actionnaires se contenteront d'un dividende inchangé.
Pour ses premiers pas en Bourse, Bioversys a terminé à 35,15 francs, après avoir atteint un pic à 37 francs, pour un prix d'introduction de 36,00 francs. (AWP)