La Bourse suisse a opéré vendredi ses derniers échanges dans le négatif. Le SMI n'a pas été épargné par l'instabilité qui a régné sur les marchés mondiaux, après que l'escalade de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine a franchi une nouvelle étape.
La Chine a annoncé vendredi porter à son tour ses taxes douanières sur les produits américains à 125%. Les marchés financiers mondiaux ont fait face à un fort degré d'incertitude à mesure que les Etats-Unis et la Chine s'enfoncent dans la guerre commerciale, provoquant une perte de confiance dans les actifs américains.
A New York, Wall Street évoluait en ordre dispersé en matinée, après une ouverture dans le vert. Le Dow Jones perdait 0,07% et l'indice élargi S&P 500 lâchait 0,03%, tandis que l'indice Nasdaq progressait de 0,16%.
«Personne ne peut dire avec certitude comment les choses évolueront après que Donald Trump a suspendu les nouveaux droits de douane pour de nombreux pays pour une période de 90 jours et a augmenté les tarifs sur les importations en provenance de Chine à 145%», a commenté Jan Viebig, directeur des investissements chez ODDO BHF SE.
Pour Michael Krautzberger, directeur des placements à revenu fixe chez AllianzGI, les craintes d'une guerre commerciale mondiale ont anéanti les espoirs d'une reprise dans la zone euro en 2025. «L'optimisme suscité par les plans de relance économique allemands récemment annoncés s'est rapidement évaporé et a été remplacé par les craintes d'un choc négatif imminent sur la demande dans la région», estime-t-il. Il prédit que la volatilité continuera d'augmenter sur les marchés.
En Suisse, le moral du consommateur s'est quelque peu amélioré le mois dernier, même s'il reste globalement morose. L'indice du climat de consommation s'est inscrit à -35 points en mars, se hissant de trois points au-dessus de son niveau de mars 2024, selon le Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco).
Le SMI a terminé à l'équilibre (-0,04%) à 11.239,83 points, plus haut à 11.329,73 points et plus bas à 11.058,84 points. Le SLI a fini stable (-0,05%) à 1813,97 points. Le SPI a gagné 0,33% à 15.112,54 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 14 ont progressé, 15 ont reculé et une a fini inchangée (Richemont).
Le podium du jour se compose de Schindler (+2,4%), Lindt (+1,8%) et Novartis (+1,6%).
Le géant pharmaceutique bâlois a confirmé vouloir injecter 23 milliards de dollars sur cinq ans dans ses capacités de production et de recherche aux Etats-Unis.
Swatch Group (+1,3%), Givaudan (+1,2%) et Nestlé (+0,8%) ont également tiré leur épingle du jeu.
Roche (+0,3%) s'est retrouvé in extremis du côté des gagnants.
Du côté des perdants, on retrouve UBS (-0,4%). Le Tribunal fédéral déclare irrecevable un recours de la banque contre une décision de la Cour d'appel du Tribunal pénal fédéral dans l'affaire du blanchiment de l'argent de la mafia bulgare.
Logitech (-2,0%), ABB (-2,2%) et SIG Group (-2,3%) sont tombés au fond du classement.
Zurich Insurance (-5,3%) a fini lanterne rouge. Goldman Sachs a abaissé l'objectif de cours de l'assureur zurichois à 581 francs, contre 599 précédemment.
Sur le marché élargi, l'action SoftwareOne a été suspendue à la Bourse suisse. Le prestataire de services informatiques a prolongé jusqu'au 29 avril l'offre de rachat sur son homologue norvégien Crayon. L'opération devait initialement se terminer ce vendredi.
Bossard a reculé de 1,1% après ses résultats trimestriels. De janvier à mars, le groupe zougois a vu ses ventes bondir de 10,3% sur un an à 283,9 millions de francs.
Meyer Burger a bu la tasse (-12,4%) après avoir dévoilé ses premiers chiffres négatifs pour son exercice 2024. (AWP)