Les prix du pétrole se donnaient du répit lundi, suspendus aux négociations sur le nucléaire iranien qui pourraient aboutir à une levée des sanctions, après un nouveau sommet pluriannuel pour le Brent.
Vers 10h30 GMT (11h30 HEC), le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril reculait de 0,76% à 92,54 dollars, après avoir atteint un pic à 94,00 dollars le baril, un nouveau record depuis plus de 7 ans.
À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en mars perdait 1,22% à 91,18 dollars.
«Le pétrole s'est légèrement éloigné des sommets pluriannuels», commente Neil Wilson, analyste chez Markets.com.
Marché iranien
La baisse des cours s'est amorcée après une conférence de presse du porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien.
Les pourparlers de Vienne pour faire revenir les Etats-Unis dans l'accord sur le nucléaire iranien sont entrées dans la dernière ligne droite, et reprendront mardi à Vienne, a annoncé lundi l'Union européenne.
«Vendredi, le gouvernement américain a rétabli les exemptions de certaines sanctions à l'égard de l'Iran. Si celles sur le pétrole devaient également être assouplies, cela pourrait contribuer à détendre le marché pétrolier», explique Carsten Fritsch, analyste pour Commerzbank.
«Le joker iranien (...) peut surprendre à tout moment», prévient Stephen Brennock, analyste chez PVM Energy.
La participation au marché de l'Iran, membre fondateur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, est fortement limitée depuis 2018 et le rétablissement des sanctions économiques américaines par l'administration de Donald Trump.
Tensions en Ukraine
Les deux références du brut évoluent toujours proches de leurs sommets sur sept ans, soutenus par les tensions géopolitiques au Moyen-Orient et en Europe de l'Est qui laissent planer des risques sur l'approvisionnement.
«Les craintes d'un conflit imminent en Ukraine augmentent», poursuit Stephen Brennock, les Occidentaux accusant Moscou d'avoir massé des dizaines de milliers de soldats à la frontière de l'Ukraine en vue d'une potentielle invasion.
De leur côté, les vingt-trois membres de l'alliance de l'Opep+ (l'Opep et ses partenaires) ont décidé de garder leur rythme modeste d'augmentation de leur production.
«Toutefois, cette augmentation n'a de hausse que le nom. Une bonne partie de cette augmentation ne se matérialisera pas, étant donné les difficultés bien connues de l'alliance à restaurer les approvisionnements», abonde Stephen Brennock. (AWP)