Les prix du pétrole grimpaient vendredi, les deux références du brut évoluant au-dessus de la barre symbolique des 90 dollars le baril, galvanisés par une demande solide et des tensions sur l'offre venant de risques géopolitiques.
Vers 10h45 GMT (11h45 HEC), le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril prenait 1,37% à 92,36 dollars.
À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en mars gagnait 1,61% à 91,72 dollars.
Plus tôt en séance, le Brent a atteint 92,66 dollars, et le WTI 91,91 dollars, leurs records depuis plus de sept ans.
Tensions géopolitiques
«Le soutien est venu des tensions géopolitiques persistantes autour de la crise ukrainienne», assure Stephen Brennock, analyste chez PVM Energy.
La forte augmentation de la prime de risque due au conflit Russie-Ukraine galvanise toujours les prix de l'or noir, inquiétant les marchés quant à des perturbations de l'offre.
Les États-Unis ont affirmé jeudi avoir des preuves que Moscou envisage de filmer une fausse attaque ukrainienne contre la Russie afin de l'utiliser comme prétexte pour envahir l'Ukraine. De son côté, le Kremlin exhorte à ne pas croire «sur parole» les accusations américaines.
«Les pressions d'achat ont également été soutenues par la prime à la météo hivernale», poursuit Stephen Brennock.
Une vague de froid au Texas «alimente les craintes de pannes de production dans le bassin permien, la plus grande zone de schiste des États-Unis», commente Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank. Il y a un an, des tempêtes hivernales avaient paralysé les puits de pétrole.
Et l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (Opep+) ne dévie pas de sa ligne prudente d'augmentation très progressive de son niveau total de production, avec 400.000 barils par jour supplémentaires pour le mois de mars.
Mais «les marchés doutent que l'Opep+ puisse réaliser l'augmentation de la production annoncée, étant donné le manque évident de capacité de réserve parmi les nations membres», note Han Tan, analyste pour Exinity.
«Tant que les contraintes de l'offre et la résilience de la demande persisteront, cette dynamique se conjuguera pour renforcer la tendance à la hausse du pétrole», assure-t-il. (AWP)