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La hausse des taux de la BCE marque la fin d’une époque

L’écart entre la hausse de 25 pb suggérée par Christine Lagarde, et la hausse effective de la BCE n’est sans doute pas une mauvaise chose, vu l’incertitude qui pèse sur les.

Daniel Kalt / James Mazeau
UBS Global Wealth Management - Chef économiste suisse / Chief Investment Office (CIO)
26 juillet 2022, 20h30
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La Banque centrale européenne (BCE) a créé la surprise avec un relèvement des taux de 50 points de base (pb), mettant un terme à l’ère des taux négatifs. La Banque nationale suisse (BNS) devrait, pour sa part, continuer à normaliser sa politique et renouer avec des taux directeurs positifs en septembre. Les perspectives de croissance restent toujours assombries par la crise énergétique qui s’annonce. Mieux vaut dès lors privilégier les valeurs de substance (value) défensives et de qualité.

L’écart entre la hausse de 25 pb suggérée en juin par sa présidente, Christine Lagarde, et la hausse effective de la BCE n’est sans doute pas une mauvaise chose, vu l’incertitude qui pèse sur les perspectives économiques. Comme l’inflation est élevée et que les perspectives de croissance se détériorent, un regain de flexibilité s’impose en effet dans la perspective des éventuelles interventions à venir.

L’autre annonce, sans doute plus importante encore que la hausse des taux, a trait à l’instrument de protection de la transmission (Transmission Protection Instrument, TPI), considéré comme un bouclier anti-fragmentation (contrôle de l’écart entre les taux d’emprunt).

Comme il fallait s’y attendre, les informations fournies sur le TPI ont été bien moins détaillées que souhaité. Mais sa présentation semble avoir convaincu les investisseurs. La véritable mise à l’épreuve interviendra si les conditions financières se détérioraient au point d’amener la BCE à déployer le TPI.

«Le contexte actuel de forte inflationet de hausse des taux est donc plutôt favorableaux valeurs de substance (value),surtout défensives.»

La BCE devrait rapidement renouer avec des taux neutres, permettant ainsi à la BNS de poursuivre la normalisation de sa politique. La Recherche d’UBS table sur un relèvement des taux suisses de 50 pb en septembre, puis encore de 25 pb en décembre, ce qui porterait le taux directeur de la BNS à 0,5% à fin 2022. Dans ce contexte, le franc suisse devrait s’apprécier progressivement, avec un maintien de l’EUR/CHF en dessous de la parité.

Par ailleurs, les risques de ralentissement de la croissance européenne demeurent élevés. La reprise des livraisons via Nord Stream 1 est loin de sonner la fin des problèmes. Les risques pourraient aussi bien s’intensifier que s’atténuer au cours des prochaines semaines.

Accroître le niveau des stocks avant l’hiver s’annonce ardu. L’Union européenne a annoncé un plan de réduction de la consommation de gaz de 15%, mais plusieurs Etats membres ont déjà émis des doutes quant à la faisabilité d’un tel plan. Autant dire que, pour l’heure, rien n’est acquis. Le contexte actuel de forte inflation et de hausse des taux est donc plutôt favorable aux valeurs de substance (value), surtout défensives.