La Bourse suisse restait engluée dans le rouge mardi à l’approche de la mi-journée, le poids lourd Novartis plombant notamment l’indice phare SMI, alors que les autres places européennes progressaient. Les investisseurs restent cependant dans l’attente cette semaine des résultats de plusieurs géants américains de la tech.
«Les marchés actions à travers l’Europe et aux Etats-Unis ont bien démarré la semaine, à l’exception des titres des géants de l’énergie, souffrant de la chute de 5% des prix du pétrole», a expliqué l’analyste de Swissquote, Ipek Ozkardeskaya. Les frappes israéliennes en Iran ont épargné les sites énergétiques, réduisant les craintes sur le volet de l’approvisionnement en or noir.
Mardi après-midi, les investisseurs se pencheront sur le rapport JOLTS du ministère du Travail américain sur les offres d’emploi et les démissions en septembre ainsi que celui de la confiance des consommateurs aux Etats-Unis en octobre. Pour les marchés, l’enjeu est d’anticiper la trajectoire future de la politique monétaire menée par la puissante Réserve fédérale (Fed) américaine.
«À moins que ces publications révèlent de nouveau des données très solides sur l’emploi - ce qui sera difficile en raison de la grève chez Boeing et des ouragans - la Fed devrait procéder à une nouvelle baisse des taux d’intérêt» en novembre, poursuit Mme Ozkardeskaya. Une «nouvelle baisse de 0,25 point de pourcentage la semaine prochaine ne fait aucun doute», le marché estimant «la probabilité de ce scénario à 97%», en conclut l’experte.
Du côté de la Bourse suisse, le SMI cédait vers 10h40 0,33% à 12.199,56 points, après avoir pourtant ouvert la séance en progrès de 0,12%. Le SLI se montrait un peu plus solide, limitant sa perte à tout juste 0,09% à 1995,30 points, alors que l’indicateur élargi SPI abandonnait 0,30% à 16.233,79 points.
Parmi les trente valeurs constitutives du Swiss Leader Index, douze perdaient du terrain et dix-sept en gagnaient, alors que Geberit faisait du surplace. Troisième plus gros perdant des valeurs phares, le poids lourd Novartis chutait de 2,6% Le laboratoire pharmaceutique bâlois a publié des résultats solides au 3e trimestre, mais largement attendus. La cadence de croissance s’est maintenue à 9% entre juillet et fin septembre, comme sur le partiel précédent, pour un chiffre d’affaires de 12,82 milliards de dollars (11,11 milliards de francs).
Les deux autres plus grosses capitalisations du marché, le bon Roche et la nominative Nestlé ne parvenaient pas à compenser la chute de Novartis, le premier lâchant 0,4% et le second 0,1%.
En fond de classement, Straumann (-6,5%) conservait fermement la lanterne rouge provisoire. Si le fabricant bâlois d’implants dentaires a dévoilé des résultats en hausse au 3e trimestre, portés par une solide demande, la direction a maintenu ses objectifs pour l’ensemble de l’exercice. Certains observateurs tablaient sur un relèvement, selon les analystes.
SIG Group (-1,8%) était aussi à la peine, le bénéfice net du spécialiste schaffhousois des emballages ayant chuté de près de moitié au entre juillet et fin septembre, en dépit de recettes en progression.
ABB (-0,3%) était pénalisé par un abaissement de recommandation de «buy» à «neutral» par Goldman Sachs. L’analyste estime que la forte progression du cours dernièrement rend le titre moins intéressant. Sika (-0,3%) subissait aussi les conséquences de plusieurs abaissements d’objectifs de cours.
En haut de tableau, Logitech (+2%) se hissait sur la plus haute marche du podium provisoire, devant UBS (- +1,5%) et Swiss Life (+1,4%). L’horloger biennois Swatch Group (+1,2%) progressait aussi nettement, tout comme son concurrent dans le luxe Richemont (+1,2%). Au final, une dizaine de titres du SLI gagnaient plus de 1%.
Sur le marché élargi, Clariant (-4,5%) a marqué le pas entre juillet et fin septembre, subissant un ralentissement des recettes et de la rentabilité. La direction a raboté ses objectifs de ventes pour l’ensemble de l’exercice, tablant désormais sur un léger déclin, alors que les perspectives de rentabilité ont été confirmées.
Zehnder (-0,8%) a annoncé vouloir arrêter la production de radiateurs à tubes plats assurée au siège de Gränichen pour la consolider dans l’usine en France. Jusqu’à 50 postes de travail seront supprimés. (AWP)