Contre toute attente, la Bourse suisse a entamé la dernière séance de la semaine en hausse, malgré le mouvement de ventes à Wall Street la veille. Demeurant fébriles, les investisseurs se focalisent plus que jamais sur les très attendues décisions la semaine prochaine de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) et de la Banque centrale européenne (BCE), alors que la saison des résultats du 2e trimestre est désormais bien lancée.
A Wall Street jeudi soir, les principaux indices américains ont fini de manière dispersée avec d'un côté les baisses du Nasdaq et du S&P 500 en raison des mauvaises performances de Netflix et de Tesla et d'un autre la progression du Dow Jones, à la faveur des bons résultats de Johnson & Johnson ou encore d'IBM, observe John Plassard, de Mirabaud Banque. Le Dow Jones a ainsi achevé une 9e séance de hausse consécutive, ce qui n'était pas arrivé depuis septembre 2017. Le record absolu étant de 13 jours d'affilée en janvier 1987, relève l'expert.
Parmi les premières informations macroéconomiques de la matinée, l'inflation au Japon s'est établie en juin à 3,3% sur un an hors produits frais, marquant ainsi une petite accélération par rapport à mai (3,2%) conformément aux attentes des économistes. Les investisseurs se concentreront encore avant la week-end sur les ventes au détail en juin en Grande-Bretagne et les ventes au détail en mai au Canada.
Après avoir démarré en hausse de 0,27%, le SMI ralentissait la cadence dans les premiers échanges, réduisant peu avant 09h10 son avance à 0,12% à 11.214,51 points. Le SLI restait en revanche dans le rouge, cédant tout juste 0,04% à 1764,01 points, alors que l'indicateur élargi SPI prenait 0,11 14.775,36 points.
Sur les trente valeurs constitutives du Swiss Leader Index, quatorze perdaient du terrain, les seize autres en gagnant.
En haut de tableau, le bon de participation Schindler décollait de 5,8%. Le fabricant lucernois d'ascenseurs et d'escaliers roulants n'a pas faibli sur les six premiers mois de l'année, parvenant à faire progresser ses ventes et la rentabilité. La direction a dans la foulée relevé ses attentes pour l'ensemble de l'année.
Le groupe d'Ebikon devançait les assureurs Zurich Insurance (+1%) et Swiss Re (+0,9%), le poids lourd Nestlé (+0,7%) venant encore s'intercaler devant la bancaire UBS (+0,6%) et l'assureur-vie Swiss Life (+0,6%). Les deux autres plus grosses capitalisations du marché, Roche et Novartis (tous deux +0,4%) rejoignaient aussi le camp des gagnants du début de séance.
En bas de classement, Lonza (-7,2%) héritait de la lanterne rouge, loin derrière VAT Group (-2,8%), Straumann (-1,6%) et Temenos (-1,5%). Le biochimiste bâlois a affiché sur les six premiers mois de l'année une croissance de 3,2% à 3,08 milliards de francs. Mesurée à l'aune de la marge brute d'exploitation (Ebitda) de base, la rentabilité s'est par contre contractée de 3,1 points de pourcentage (pp) à 20,0%. Le groupe confirme ses ambitions de croissance pour l'année en cours comme à plus longue échéance, mais revoit à la baisse ses prétentions de rentabilité.
Le spécialiste genevois des logiciels bancaires Temenos a bouclé son deuxième partiel 2023 sur un chiffre d'affaires quasiment stable, alors que la rentabilité tant opérationnelle que nette s'est améliorée en rythme annuel. Les objectifs pour l'ensemble de l'année ont été reconduits, de même que ceux à moyen terme.
Du côté du marché élargi, Idorsia dégringolait de 4,5%. Le laboratoire pharmaceutique bâlois prévoit de se serrer la ceinture au niveau des coûts et a lancé des mesures d'économies. La société, qui fait face à une situation financière «difficile», va devoir réduire ses investissements dans la recherche et le développement. Jusqu'à 500 postes pourraient être supprimés dans le cadre de ces mesures, principalement dans la recherche, soit plus du tiers de son effectif.
Galenica gagnait 0,8%. Credit Suisse a relevé la recommandation pour l'action à «neutral», contre «underperform» précédemment. L'objectif de cours est maintenu à 70 francs. (AWP)