La Bourse suisse creusait ses pertes initiales mardi à l’approche de la mi-journée, le SMI abandonnant la barre des 12.200 points comme il avait abandonné celle des 12.300 points la veille.
Dans un contexte de tensions géopolitiques persistantes et d’incertitudes quant à l’issue de la présidentielle de novembre au pays de l’oncle Sam, les détenteurs de capitaux ne disposaient guère d’indications conjoncturelles majeures ou rendez-vous de politique monétaire pour orienter leurs stratégies d’investissements.
Résultats d’entreprises après neuf mois en 2024 et considérations d’analystes occupaient conséquemment le devant de la scène. Sous nos latitudes, Logitech et Huber+Suhner constituaient à cet égard une mise en bouche avant les Roche, Kühne+Nagel, Temenos ou encore Ems-Chemie attendus mercredi.
Figurent tout de même au programme les prévisions économiques du Fonds monétaire international (FMI) et l’indice manufacturier de la Fed de Richmond, note John Plassard, de Mirabaud Banque, dans un commentaire matinal.
Responsable de l’investissement pour la gestion de fortune d’UBS, Mark Haefele invite de son côté les investisseurs à ne pas attribuer trop de poids à une élection US, somme toute peu susceptible de provoquer le déraillement des fondamentaux boursiers. «Un portefeuille correctement constitué devrait être capable de résister à la volatilité inhérente à une course serrée», souligne l’expert.
A 11 heures, le Swiss Market Index (SMI) décrochait de 0,75% à 12.169,30 points, le Swiss Leader Index (SLI) de 0,77% à 1982,59 points et le Swiss Performance Index (SPI) de 0,66% à 16.202,13 points. Parmi les trente valeurs vedettes, seules trois surnageaient encore.
Logitech (-5,2%) était passé sans transition de l’échappée en solitaire à voiture-balais. Le géant de la souris a de peu manqué le coche sur le front de la rentabilité au deuxième trimestre de son exercice décalé, nonobstant des recettes satisfaisantes.
Le sous-traitant pharmaceutique Lonza (-0,1%) limitait les dégâts, après avoir décroché une extension de contrat dans le domaine des conjugués anticorps-médicaments (ADCs). L’expansion subséquente des capacités doit déboucher à l’horizon 2027 sur la création d’une centaine de postes de travail supplémentaires à Viège.
Les valeurs du luxe aussi offraient une certaine résistance. La porteur Swatch s’enrobait même de 0,2%, quand Richemont ne s’érodait que de 0,2%.
Le géant du placement de personnel Adecco (+0,4%) profitait visiblement par ricochet des résultats intermédiaires probants de son éternel concurrent néerlandais Randstad.
Le producteur d’emballage SIG Group (+0,7%) complétait le trio des rescapés, après avoir trouvé un candidat pour combler la vacance annoncée au faîte de son organe de surveillance.
Les poids lourds reculaient en ordre dispersé. Novartis dévissait de 1,2%, tandis que le bon Roche lâchait 0,5% et que Nestlé dérivait de 0,4%.
Sur le marché élargi, le motoriste autrichien Pierer Mobility (-22%) a livré lundi soir un avertissement sur résultats pour 2024.
Le spécialiste de la connectique Huber+Suhner (-0,1%) a vu ses ventes stagner sur neuf mois, mais préfère mettre en avant un rétablissement des entrées de commandes emmené par les débouchés dans les télécommunications et les semi-conducteurs.
Le groupe de construction Implenia (-0,1%) a obtenu un mandat pour l’érection d’un complexe hôtelier pour le compte du projet Andermatt Swiss Alps du magnat égyptien Samih Sawiris.
L’équipementier de laboratoires Tecan (+0,8%) reconduit inchangée sa feuille de route à moyen terme, à l’occasion d’une journée dédiée aux investisseurs et une semaine après avoir ravalé une partie de ses ambitions à brève échéance.
Le sous-traitant automobile Autoneum (+6,7%) profitait ostensiblement d’une recommandation à l’achat émise par UBS.
Le laboratoire Molecular Partners (+12%) a renforcé son partenariat avec la société biotechnologique hexagonale Orano Med dans le domaine des thérapies ciblées contre le cancer. (AWP)