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La Bourse suisse creuse encore ses pertes

Vers 10h40, le SMI notait à 10.901,32 points, soit une dégringolade de 3,99%, après l’entrée en vigueur des droits de douane supplémentaires américains.

Les trois poids lourds de la cote, tout particulièrement les pharmas Roche (bon: -5,4%) et Novartis (-6,1%) coulaient aussi à pic, alors que Nestlé (-2,6%) affichait une meilleure tenue.
Les trois poids lourds de la cote, tout particulièrement les pharmas Roche (bon: -5,4%) et Novartis (-6,1%) coulaient aussi à pic, alors que Nestlé (-2,6%) affichait une meilleure tenue.
09 avril 2025, 11h56
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Le rebond mardi de la Bourse suisse a fait long feu, les indices flanchant à nouveau et le SMI creusant même ses pertes mercredi à l’approche de la mi-journée. Les marchés d’actions dévissaient alors que les droits de douane supplémentaires américains sur les importations de près de 60 pays, dont celles de la Suisse à hauteur de 31%, sont entrés en vigueur. Les investisseurs redoutent désormais une récession mondiale.

Dès 6 heures, le deuxième volet des droits de douane supplémentaires décidés par Donald Trump est entré en vigueur et les pays avec lesquels les Etats-Unis affichent un déficit commercial particulièrement élevé selon Washington sont soumis à des taxes punitives. La Chine, qui a elle-même pris des mesures de rétorsion, est particulièrement touchée, les marchandises arrivant au Pays de l’Oncle Sam étant désormais taxées à hauteur de 104%.

Evoquant la déroute des marchés d’actions depuis mercredi dernier et la déclaration de guerre commerciale de Donald Trump, John Plassard, de Mirabaud Banque, ne veut pas pour autant céder à la panique. L’expert observe qu’historiquement «la plupart des corrections à deux chiffres ne se transforment pas en bear markets». Toutefois, le contexte actuel est sans précédent en raison de l’ampleur de la guerre commerciale et de l’imprévisibilité de Donald Trump.

Les décisions de politique commerciale du président américain Trump pèsent sur le dollar américain, «alors que les paris de récession sont en hausse, la récession la plus stupide de l’histoire du monde, probablement» observe pour sa part Ipek Ozkardeskaya, de Swissquote Bank. Et les investisseurs devront encore attendre pour un éventuel soutien de la Réserve fédérale américaine, ses responsables affirment que la politique monétaire est bien placée pour faire face aux perturbations tarifaires. Mais un effondrement plus important pourrait les faire changer d’avis.

Après avoir ouvert en repli de 2,65%, le SMI a creusé ses pertes tout au long de la matinée, notant rapidement au-dessous de la barre des 11.000 points. Vers 10h40, l’indice phare, qui avait clôturé la veille sur un bond de 2,82%, reprenant près de 300 points, alors qu’il s’était délesté de plus de 1500 points depuis mercredi et l’annonce des nouveaux droits de douane américains, dont un taux de 31% frappant les exportations helvétiques vers les Etats-Unis, notait à 10.901,32 points, soit une dégringolade de 3,99%.

Près de la moitié de la centaine d’organisations et entreprises suisses interrogées par Economiesuisse se disent fortement, voire très fortement affectées par les droits de douane de 31% décrétés par le président américain Donald Trump à l’encontre des exportations helvétiques vers les Etats-Unis.

Le SMI avait auparavant touché un plus bas du jour provisoire à 10’825,84 points. Le SLI lâchait quant à lui 3,75% à 1555,65 points et l’indicateur élargi SPI 3,82% à 14’622,72 points. L’intégralité des trente valeurs constitutives du Swiss Leader Index se teintait désormais de rouge.

En haut de tableau, le rouge était moins foncé pour le bon du chocolatier zurichois Lindt (-1,3%) ainsi que pour la défensive Swisscom (-1,3%) et le spécialiste st-gallois des installations sanitaires Geberit (-1,3%). Le groupe encore genevois d’inspection et de certification SGS (-1,8%) tenait relativement bien le choc.

Côté perdants, le géant zurichois du placement de personnel Adecco (-7,3%), un indicateur de l’évolution conjoncturelle, héritait de la lanterne rouge, cristallisant ainsi les craintes de récession. Les trois poids lourds de la cote, tout particulièrement les pharmas Roche (bon: -5,4%) et Novartis (-6,1%) coulaient aussi à pic, alors que Nestlé (-2,6%) affichait une meilleure tenue.

Le géant bâlois des génériques Sandoz Group perdait 5,7%, tout comme le fabricant valdo-californien des périphériques et accessoires informatiques Logitech (-5,2%). Les financières n’échappaient pas non plus à la curée, Julius Bär plongeant de 5,8%, le gestionnaire d’actifs zougois Partners Group de 3,7% et UBS de 3,6%. Les assureurs Swiss Life (-3,6%), Zurich Insurance (-3,1%) et Swiss Re (-4,4%) peinaient aussi.

Indiquant avoir passé en revue plus de 75 de ses actifs directs non cotés en Bourse, Partners Group s’est voulu rassurant, déclarant n’avoir trouvé qu’un petit nombre exposé significativement aux taxes douanières annoncées mercredi dernier par les Etats-Unis.

Le géant genevois du luxe Richemont dévissait de 4,1% et le numéro un mondial de l’horlogerie, le biennois Swatch Group de 3,2%.

Sur le marché élargi, Mobilezone (-15,3% ou 1,75 franc), traité hors dividende de 90 centimes, Curatis (-13,7%) et Gam (-13%) formaient le trio des plus gros perdants de la matinée. A l’opposé, Idorsia décollait de 5,1% après avoir confirmé que le gendarme américain du médicament, la Food&Drug Administration, a levé l’exigence dite REMS pour son médicament contre l’hypertension Tryvio (aprocitentan) à destination des femmes enceintes ou allaitantes. (AWP)