La Bourse suisse a terminé sur une note légèrement négative mercredi, interrompant la tendance positive du début de semaine. Le SMI a été plombé par ses poids lourds Nestlé et Novartis et a fini une dizaine de points sous la barre des 11.100 points, ne parvenant pas à concrétiser sa remontée dans le sillage des statistiques américaines sur l’emploi privé. La saison des résultats s’est poursuivie à rythme modéré, à la veille du feu d’artifice UBS.
A New York, Wall Street gagnait un peu de terrain en matinée. «Le marché a eu une belle série au cours des trois dernières séances avec des gains dans tous les secteurs», a noté Patrick O’Hare de Briefing.com, soulignant toutefois que le peu de volume d’échanges en cette semaine précédant le long week-end de Labor Day accentue le mouvement des indices.
Avant l’ouverture, l’enquête ADP/Stanford Lab sur l’emploi dans le secteur privé en août a montré une forte décélération des créations d’emplois à 177.000, moitié moins qu’en juillet, et en deçà des attentes. «Après deux années de créations exceptionnellement élevées liées à la reprise, nous évoluons vers une croissance plus durable des salaires et de l’emploi», a estimé Nela Richardson, cheffe économiste d’ADP.
Selon Patrick O’Hare, la clé du rapport ADP «est le ralentissement de l’augmentation des rémunérations à +5,9% sur un an, le rythme le plus bas depuis octobre 2021».
Une deuxième estimation du PIB américain pour le deuxième trimestre a par ailleurs été publiée, montrant une petite révision à la baisse avec 2,1% de croissance en rythme annualisé au lieu de 2,4% pour la première estimation.
Jeudi les marchés guetteront un nouveau chiffre d’inflation avec l’indice des prix PCE, baromètre préféré de la banque centrale américaine pour mesurer l’évolution des prix.
En Suisse, le baromètre conjoncturel du KOF reflète en août une légère détérioration des perspectives pour l’économie helvétique, une tendance que corrobore l’indice CS CFA de la confiance des économistes.
En Allemagne, l’inflation a poursuivi son lent recul en août, à 6,1% sur un an, encore loin de la cible de 2% impliquant la stabilité des prix, selon des chiffres provisoires.
Résultats d’UBS attendus
Le SMI a terminé en recul de 0,14% à 11.090,22 points, avec un plus bas à 11.068,00 points et un plus haut à 11.130,25 points. Le SLI a cédé 0,06% à 1744,25 points et le SPI 0,15% à 14.614,94 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 16 ont progressé et 14 reculé.
Le podium du jour se compose d’Adecco (+0,8%), Lonza, Givaudan et Sonova (chacun + 0,7%) et Geberit (+0,5%), le tout sans information spécifique.
Egalement dans le vert, UBS (+0,4%) dévoile jeudi ses résultats trimestriels. On attend surtout les informations et décisions en relation avec la reprise forcée de Credit Suisse. Selon certains observateurs, entre 5000 et 10.000 emplois pourraient passer à la trappe en Suisse et la marque Credit Suisse disparaître.
La volatile AMS Osram (-1,8%) a fini lanterne rouge, derrière Novartis (-0,7%) et Nestlé (-0,6%)
Dans le cadre d’une vaste offensive sur les coûts de la santé, l’administration américaine du président Biden a ciblé plusieurs médicaments, dont Entresto, un moteur des ventes de Novartis. Le troisième poids lourd Roche (+0,3%) a lui soutenu l’indice.
Sur le marché élargi, le constructeur de matériel ferroviaire Stadler Rail (+6,0%) continue de profiter d’une solide demande, dans un contexte pourtant marqué par l’inflation et d’autres vents contraires. Le carnet de commandes est bien rempli et les prévisions pour l’ensemble de l’année sont confirmées, a indiqué l’entreprise thurgovienne mercredi.
Contrôlant un peu moins de 10% du capital-actions, les actionnaires récalcitrants du gestionnaire d’actifs GAM (+4,5%), regroupés sous l’étendard de Newgam, demandent la nomination de Randel Freeman au poste de directeur général. La proposition survient au lendemain de l’échec de l’offre de reprise formulée par le prestataire britannique de services financiers Liontrust sur la firme zurichoise.
Le groupe de construction Implenia (-4,8%) a indiqué qu’un de ses plus importants actionnaires, Norbert Ketterer, s’est délesté de plus de 1,29 million d’actions ou 6,9% du capital-actions. En mars, l’investisseur allemand détenait encore plus 1,84 million de titres, soit 10,004% des actions et des droits de vote de l’entreprise.
Allreal (-1,3%) a vu sa rentabilité chuter au premier semestre, reflet de l’effet négatif des revalorisations immobilières. Alors que le groupe zougois a aussi vu ses revenus fléchir, son bénéfice net s’est contracté de près de moitié (-46,4%) à 44,3 millions de francs. (AWP)