L’escalade de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, encore montée d’un cran, continuait d’ébranler les marchés mondiaux mercredi en milieu d’après-midi. La Bourse suisse n’était pas épargnée, le SMI évoluant continuellement en zone rouge.
Les droits de douane supplémentaires américains sur les importations de près de 60 pays, dont la Suisse, sont entrés en vigueur ce mercredi. Sur les marchés mondiaux, le vent de panique continuait de souffler alors que l’escalade se poursuivait entre la Chine et les Etats-Unis, Pékin ayant riposté aux surtaxes américaines colossales qui lui sont imposées en portant à 84% ses surtaxes sur les produits américains.
A Wall Street, les indices s’orientaient vers une ouverture dans le rouge. Les futures du Dow Jones, du S&P 500 et du Nasdaq perdaient respectivement 2,30%, 2,01%, et 1,75%.
En Suisse, le Centre de recherches conjoncturelles (KOF) de l’Institut de recherche de l’École polytechnique fédérale de Zurich a calculé des pertes de revenu réel pour l’économie suisse de l’ordre de 0,2 à 0,6% en raison des tarifs douaniers de 31% imposés. «Si des droits de douane étaient introduits sur les produits pharmaceutiques, les pertes de revenus réels augmenteraient considérablement», estiment les spécialistes du KOF dans une étude.
Un deuxième risque, potentiellement plus grave, découle des tensions géopolitiques croissantes entre les États-Unis et la Chine, toujours selon le KOF. «L’annonce récente de la Chine d’augmenter les droits de douane sur les produits américains de 34 à 84% aggraverait encore les pertes pour les deux pays», analyse le professeur Hans Gersbach. Selon lui, l’impact sur la Suisse est négatif car la demande d’exportation de produits suisses des deux pays diminuera.
Pour Eric Winograd, économiste en chef d’Alliancebernstein, l’escalade de la guerre commerciale présente des risques majeurs à long terme. «Par exemple, certains pays pourraient être contraints de choisir entre les États-Unis et la Chine», estime-t-il dans un commentaire. Selon lui, ces tensions ne se transformeront pas en conflits durables, l’économie mondiale sera ralentie, mais pas paralysée.
Vers 15 heures, le SMI chutait de 5,02% à 10.781,43 points. Le SLI cédait 4,70% à 1741,64 points, alors que le SPI reculait de 4,83% à 14.469,24 points. L’ensemble des trente valeurs vedettes évoluaient en zone rouge.
Swisscom (-1,4%) perdait moins de terrain que les autres, devant Geberit (-2,2%) et Lindt (-2,3%).
Les trois poids lourds de la cote Roche (-6,5%) et Nestlé (-3,6%) n'arrivaient pas à inverser la tendance.
Julius Baer (-7,1%), Novartis (-7,4%) et Adecco (-8,2%) tombaient dans le fond du classement. La lanterne rouge revenait à Sandoz (-8,2%).
Sur le marché élargi, Mobilezone (-16,7%) faisait partie des gros perdants. Curatis (-2,8%) et GAM (-4,8%) étaient également en baisse.
A l’opposé, Idorsia décollait de 0,6% après avoir confirmé que le gendarme américain du médicament, la Food&Drug Administration, a levé l’exigence dite REMS pour son médicament contre l’hypertension Tryvio (aprocitentan) à destination des femmes enceintes ou allaitantes. (AWP)