La Bourse suisse a entamé la séance de jeudi du bon pied, au lendemain du statu quo de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine. Rassurés par l’affirmation de l’indépendance de la Fed par rapport à Donald Trump, les investisseurs patienteront encore jusque dans l’après-midi pour découvrir l’identité du pays avec lequel le président américain a annoncé la signature ce jour d’un accord commercial.
Du côté de Wall Street, les principaux indices américains ont clôturé en hausse mercredi, après que le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a rassuré les investisseurs sur la solidité de l’économie malgré les incertitudes découlant de la guerre commerciale et les risques de stagflation, observe John Plassard, de Mirabaud Banque. La séance a néanmoins été marquée par la chute des actions d’Alphabet (Google) et d’Apple, suite aux révélations d’Eddy Cue, vice-président d’Apple, indiquant que la marque à la pomme envisage d’intégrer l’IA de Google dans son navigateur Safari.
Alors que près de 80% des entreprises du S&P 500 ont publié leurs résultats, M. Plassard rappelle que les tensions entre les États-Unis et la Chine ne se limitent pas aux échanges de biens, celles-ci touchant également les revenus que les entreprises américaines génèrent en Chine. Des sociétés comme McDonald’s, Walmart et Apple y réalisent des ventes substantielles.
Une rupture complète des relations commerciales avec la Chine entraînerait une baisse significative des bénéfices pour ces entreprises, affectant l’ensemble de l’économie américaine, ajoute l’expert.
A la Bourse suisse, le SMI, après avoir entamé la séance sur une hausse de 0,32%, cédait une bonne partie de ses gains dans les tout premiers échanges, notant vers 09h10 à 12.123,65 points, soit une progression d’à peine 0,08%. Le SLI s’étoffait lui plus généreusement, soit de 0,3% à 1970,57 points et l’indicateur élargi SPI de 0,13% à 16.545 points.
Sur les trente valeurs constitutives du Swiss Leader Index, seules six notaient dans le rouge, les 24 autres affichant des gains. La lanterne rouge revenait à Swisscom (-3%). Le numéro un suisse des télécommunications et désormais dauphin de TIM en Italie, a certes vu ses recettes s’envoler de 40% entre janvier et fin mars à la faveur de l’intégration de Vodafone Italia, mais le bénéfice net a dégringolé de près de 20% à 367 millions.
Les pharmas étaient à la peine, le sous-traitant de la branche Lonza chutant de près de 2%, tout comme les deux poids lourds rhénans Roche (bon -1,9%) et Novartis (-0,9%). Zurich Insurance (-0,7%) et Swatch Group (-0,4%) rejoignaient aussi le camp des perdants. L’assureur zurichois a vu ses revenus croître sur les trois premiers mois de l’année, autant dans l’assurance dommages et accidents que dans les affaires vie.
En haut de tableau, Adecco (+3,6%) s’échappait seul en tête, devant VAT Group (+2,3%), UBS (+2%) Logitech (+2%) et Straumann (+1,6%). Le géant du placement de personnel a connu sur les trois premiers mois de l’année une nouvelle contraction de ses recettes et de sa rentabilité, moindre toutefois que redouté.
Nestlé +0,14% ne parvenait pas à compenser les forts replis des deux autres plus grosses capitalisations du marché. (AWP)