Nous avions annoncé une probable hausse de taux directeurs au Japon le 31 juillet, mais celle-ci a eu des répercussions extrêmement rapides sur le taux de change et sur le «carry trade» en cours, faisant chuter rapidement de nombreux marchés dans le monde.
La Banque du Japon (BoJ) a décidé de monter ses taux de 0,25% pour tenter de réguler le marché des changes et se donner les moyens de contrôler l’inflation poussée par la baisse du yen. Elle était loin d’imaginer qu’un aussi petit ajustement de politique monétaire pouvait avoir un tel effet sur les marchés et découvre avec stupeur certainement qu’en ayant mis fin à son programme d’achat de fonds de placement elle ne disposait plus de moyens pour éviter la chute désordonnée du Nikkei alors que le yen s’appréciait très fortement de 10%.
Ce changement de politique monétaire et son impact sur la devise nippone a pris a contre-pied les investisseurs spéculateurs qui pensaient pouvoir continuer d’emprunter à des taux zéro dans une devise en déclin pour financer des investissements rémunérateurs en d’autres devises dans les marchés actions et autres classes d’actifs. Beaucoup de «hedge funds» pensaient que ce «free lunch» pouvait encore durer et se sont réveillés le 1er août avec un nouveau contexte moins favorable. La hausse rapide du yen a tué le «carry trade» en cours forçant nombre d’entre eux à dénouer leurs positions très rapidement par des achats massifs de yen et des ventes de tous les actifs détenus en contrepartie de ce «trade» et en particulier ceux ayant produit des performances positives comme les titres américains de la technologie («magnificient 7»).
Nous estimons que le dénouement des transactions financées par du crédit bon marché en yen par les grands fonds spéculatifs ne durera pas longtemps. Les ventes forcées devraient rapidement offrir de nouvelles opportunités d’investissement rationnelles.