• Vanguard
  • Changenligne
  • FMP
  • Rent Swiss
  • Gaël Saillen
S'abonner
Publicité

Diversification et sélectivité en période d’incertitude

Ce n’est qu’en avril, après l’annonce attendue de nouveaux tarifs réciproques, que l’on pourra comprendre l’impact total de la politique tarifaire et étrangère des Etats-Unis sur l’économie mondiale.

Au début de l’année, le consensus était unanime sur le fait qu’il fallait investir aux Etats-Unis, car les réductions d’impôts et les dérégulations allaient être bénéfiques pour les marchés.
Keystone
Au début de l’année, le consensus était unanime sur le fait qu’il fallait investir aux Etats-Unis, car les réductions d’impôts et les dérégulations allaient être bénéfiques pour les marchés.
Daniel Kalt / James Mazeau
UBS Global Wealth Management - Chef économiste suisse / Chief Investment Office (CIO)
25 mars 2025, 19h00
Partager

En regardant l’évolution des marchés boursiers depuis février, on pourrait être tenté de conclure que Donald Trump n’a pas aidé Maga («Make America great again»), mais plutôt Mega («Make Europe great again»).

La baisse de 4% du S&P 500 cette année contraste avec l’augmentation de 17% du DAX. Au début de l’année, le consensus était unanime sur le fait qu’il fallait investir aux Etats-Unis, car les réductions d’impôts et les dérégulations allaient être bénéfiques pour les marchés.

Mais les menaces tarifaires de la Maison-Blanche contre ses partenaires commerciaux ont alimenté les craintes d’un ralentissement de la croissance aux Etats-Unis, tandis que la menace de Donald Trump de restructurer ou même de dissoudre l’Otan a incité l’Europe à faire des sauts de politique budgétaire qui semblaient impensables il y a quelques semaines à peine.

Et il n’est toujours pas clair dans quelle mesure la politique commerciale étrangère américaine continuera de secouer l’économie mondiale, car ce n’est qu’en avril qu’il devrait devenir évident dans quelle mesure les Etats-Unis imposeront des tarifs réciproques à d’autres pays. Il faudrait voir l’économie mondiale à nouveau sur une trajectoire de croissance pour espérer un retour au calme sur les marchés.

Comment investir?

Il faudra probablement se résigner au fait que l’incertitude pourrait persister pendant un certain temps. Le remède miracle contre cela est toujours la diversification entre les classes d’actifs, les régions et les secteurs.

Puisque notre recherche suppose, dans son scénario principal, que la croissance aux Etats-Unis devrait se poursuivre malgré les droits de douane prévisibles, il est également conseillé de ne pas paniquer et de garder un œil sur les développements positifs.

Dans l’économie la plus innovante et la plus dynamique du monde, on s’attend à des gains de productivité significatifs, notamment dans les secteurs de la technologie et de l’intelligence artificielle (IA), qui devraient soutenir la croissance des bénéfices à moyen et long terme.

Pour ceux qui sont sous-investis sur les marchés boursiers aux Etats-Unis, il peut donc être judicieux d’utiliser d’autres revers pour augmenter leur allocation en actions américaines, notamment dans les domaines de l’IA et des secteurs de l’énergie et des matières premières.

Miser sur le local

En Europe, on recommande une approche sélective avec un accent sur les petites et moyennes entreprises. En Suisse, on conseille de se concentrer sur les actions à dividendes de haute qualité.

Sur le marché boursier domestique, on décèle aussi des opportunités dans diverses entreprises qui ont une forte proportion de production locale pour le marché local, ce qui les rend plus immunisées contre les droits de douane imminents.