La Bourse suisse essayait de repartir de l’avant lundi matin, dans un marché européen teinté de rouge. La semaine est placée sous le signe des décisions de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) mercredi et de la Réserve fédérale américaine (Fed) jeudi.
La situation favorable depuis l’entrée en fonction de Donald Trump à la Maison-Blanche a radicalement changé vendredi, avec les indices des responsables d’achats aux Etats-Unis et en Europe, note Ipek Ozkardeskaya de Swissquote. «Ces indicateurs économiques, meilleurs que prévu, ont tempéré des espoirs de réduction des taux de la Fed», a expliqué l’analyste de la banque en ligne glandoise.
Revenant sur le renvoi de migrants illégaux aux Etats-Unis vers la Colombie, l’analyste d’Activtrades Frank Sohlleder a indiqué que cet épisode a clairement démontré la voie engagée par Donald Trump. «Celui qui ne joue pas à 100% avec les règles américaines est violemment puni.» Que cette politique puisse avoir des répercussions négatives sur l’économie américaine «est laissé de côté par Trump», a-t-il souligné, ajoutant que cet épisode était «un avertissement pour l’Europe».
La Maison-Blanche a indiqué dimanche soir que la Colombie avait accepté les conditions posées par le président Donald Trump sur le rapatriement des migrants illégaux et dit suspendre par conséquent des sanctions annoncées plus tôt contre Bogota. Les tarifs et sanctions seront mis en réserve et ne seront pas signés.
Au rayon conjoncturel, la Chine a fait état d’un tassement de son activité manufacturière en janvier, interrompant trois mois de convalescence et suscitant de nouvelles craintes pour la santé économique de l’Empire du Milieu.
Peu avant 10h45, le Swiss Market Index (SMI) progressait de 0,21% à 12.312,42 points, après avoir ouvert en baisse de 0,32%. Le Swiss Leader Index (SLI) reculait quant à lui de 0,05% à 2036,80 points et le Swiss Performance Index (SPI) était stable à 16.371,03 points.
La majorité des valeurs vedettes évoluait en territoire négatif, portée par VAT Group (-7,9%), ABB (-5,1%) et Logitech (-2,7%), après un accès de fébrilité des valeurs technologiques depuis la fin de la semaine dernière. La jeune pousse chinoise DeepSeek a présenté un modèle d’intelligence artificielle susceptible de remettre en cause la primauté en la matière des géants américains, fonctionnant de surcroît sur des puces moins gourmandes.
Julius Baer (-0,8%) reculait aussi. Le président du gestionnaire de fortune Romeo Lacher ne va pas se présenter à sa réélection lors de l’assemblée générale annuelle de 2025. Le nom de son successeur devrait être dévoilé en mars.
Givaudan (+3,5%) par contre étoffait ses gains et se plaçait en tête du tableau. Le groupe genevois, qui a dévoilé vendredi dernier des résultats annuels en hausse, profitait d’une recommandation à l’achat de JPMorgan, faisant ainsi fi d’un rabotage de son objectif de cours par Berenberg.
SGS (+3,4%) calmait ses ardeurs matinales. Le géant de l’inspection et de la certification a mis un terme aux négociations avec son homologue hexagonal Bureau Veritas autour d’un rapprochement.
Les poids lourds Novartis (+1,6%), Roche (+1,3%) et Nestlé (+1,2%) soutenaient l’indice vedette. Roche a vanté l’efficacité sur la durée de la thérapie génique Elevidys du partenaire américain Sarepta contre la myopathie de Duchenne. (AWP)