La Bourse suisse a terminé sur une note positive vendredi. Le SMI a été soutenu par la remontée de ses trois poids lourds, qui l'avaient entraîné dans le rouge la veille. L'indice vedette de SIX a juste un peu fléchi à la publication des statistiques sur les créations d'emploi et le chômage aux Etats-Unis, avant de remonter et de repasser au-dessus des 11'300 points pour finir au-dessus de ce niveau.
A New York, Wall Street évoluait en ordre dispersé en matinée, après un début négatif dans le sillage de l'annonce du bond des créations d'emploi américains en janvier, bien plus élevées que prévu, de quoi raviver les craintes d'un durcissement de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed).
Avec ce rapport sur l'emploi, le marché remet en cause sa certitude de voir la Fed baisser les taux d'ici la fin de l'année parce que ces chiffres pourraient pousser la Fed à s'interroger sur l'opportunité d'en finir bientôt avec son resserrement monétaire.
Patrick O'Hare, Briefing.com
Ainsi, pour la première fois depuis plusieurs semaines, les opérateurs privilégient maintenant des hausses cumulées d'au moins un demi-point d'ici juin, contre un quart de point jusqu'ici.
Le SMI a terminé en hausse de 1,44% à 11.349,39 points, avec un plus haut à 11.355,45 points et un plus bas à 11.181,96 points en début de séance. Le SLI a gagné 0,86% à 1802,94 points et le SPI a pris 1,25% à 14.649,22 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 20 ont progressé et dix reculé.
Sous pression la veille dans le sillage de ses chiffres, Roche (+3,1%) a terminé sur la deuxième marche du podium avec Adecco et derrière Logitech (+3,2%).
Nouveaux objectifs de cours
ABB (+2,6%) a profité relèvements d'objectif de cours avec confirmation de recommandation «neutral» au lendemain de ses chiffres. L'analyste de Bank of America par exemple, confirme «neutral» en raison du potentiel limité de hausse du cours. Pour celui d'Oddo, les chiffres du 4e trimestre sont bons, mais n'ont pas créé de surprise en raison d'attentes élevées.
Egalement au lendemain des résultats annuels, Julius Bär (+2,8%) a terminé dans le haut du tableau après que des analystes ont relevé leur objectif de cours et confirmé des recommandations entre «buy» et «strong buy». La banque privée zurichoise est bien positionnée pour atteindre ses objectifs 2023-2025, a commenté l'analyste de CFRA, ajoutant que l'établissement est en mesure de compenser l'actuelle volatilité du contexte pour les gestionnaires de fortune par sa diversification, tant sur le plan des produits que des régions.
Kühne+Nagel a souffert d'un abaissement de sa recommandation à «hold» de «buy», par Stifel qui a aussi sabré l'objectif de cours. La banque d'investissement américaine juge le logisticien de Schindellegi moins bien armé que la concurrence pour faire face à une conjoncture en baisse.
UBS (+1,5%) a gagné du terrain et a refranchi pour la première fois depuis 2015 la barre symbolique des 20 francs, terminant à 20,14 francs. Credit Suisse (-1,1%) a perdu du terrain.
Swisscom (+0,3%) a vu ses ventes et sa rentabilité opérationnelle se tasser légèrement l'an dernier. Dévoilant vendredi par erreur de premiers chiffres sur sa performance 2022, le numéro un suisse des télécommunications indique avoir dégagé des revenus de 11,11 milliards de francs et un résultat brut d'exploitation (Ebitda) de 4,41 milliards. Sur cette base, le géant bleu devrait, comme prévu, verser un dividende inchangé de 22 francs par action.
Straumann (-1,9%) a terminé lanterne rouge, derrière Kühne+Nagel et Swatch (chacun -1,5%).
Le concurrent genevois de Swatch, Richemont (+1,4%), a lui fini dans le vert.
Sur le marché élargi, Zur Rose (+30,4%) a annoncé la cession de ses activités suisses à Medbase, filiale de Migros. Le pharmacien en ligne, qui percevra 360 millions de francs, compte se concentrer sur son principal marché, l'Allemagne.
Oneswissbank (+13,1%) a retrouvé les chiffres noirs en 2022. L'établissement genevois a inscrit un produit d'exploitation de 28,6 millions de francs, en hausse de 4% par rapport à 2021. Le résultat brut d'exploitation (Ebitda) a été multiplié par plus de dix à 5,35 millions, contre 449'016 francs un an plus tôt.
Le tessinois Medacta (+3,9%) a bouclé 2022 sur un chiffre d'affaires en nette hausse, porté par l'ensemble des régions et des lignes de métier. Les recettes ont bondi de 20,4% à 437,1 millions d'euros (+15,0 TCC).
Bystronic (-0,3%) a pu accroître ses ventes l'an dernier, franchissant le cap du milliard de francs. Les commandes ont toutefois fléchi et le groupe table sur un Ebit entre 46 et 49 millions de francs. (AWP)