La Bourse suisse se maintenait en territoire négatif dans la matinée de mercredi après avoir ouvert en recul. Les observateurs du marché attendaient impatiemment la publication en soirée de la décision de la Réserve fédérale américaine (Fed) à l’issue du comité de politique monétaire ainsi que les données de l’inflation en zone euro.
La Fed abaissera très probablement ses taux de 25 points de base (pb), affirment la plupart des experts tels que César Pérez Ruiz, directeur des systèmes d’informations et responsable des investissements à la banque Pictet. Celui-ci relève toutefois «que les craintes inflationnistes restent vives dans une économie américaine robuste. Il pourrait donc s’agir d’une baisse de taux 'agressive', avant que la Fed ne fasse une pause en janvier».
Pour l’analyste de Swissquote, Ipek Ozkardeskaya, cette baisse attendue de 25 pb, les Etats-Unis n’en n’ont «pas nécessairement besoin, en plus de la baisse de 75 points de base opérée depuis septembre». «Les marchés boursiers américains sont au plus haut, les prix de l’immobilier sont au plus haut, la dette nationale américaine est au plus haut, l’IPC américain ne progresse plus vers l’objectif de 2%, la croissance est forte et le marché de l’emploi se porte bien», souligne-t-elle.
Une surprise est «peu probable», selon Ricardo Evangelista chez ActivTrades et les opérateurs devraient se concentrer sur le ton de la conférence de presse qui suivra la réunion. John Plassard, expert chez Mirabaud Banque, estime lui aussi que les marchés surveilleront également de près les commentaires du président de la Fed, Jerome Powell, et la mise à jour des Dot Plots (nuage de points) pour obtenir des signaux sur la politique future.
Avant la Fed, les investisseurs découvraient avec attention les chiffres de l’inflation britannique. Celle-ci a poursuivi en novembre une remontée entamée le mois précédent, à 2,6% sur un an, une hausse conforme aux attentes des économistes, selon les données publiées mercredi par l’Office national des statistiques (ONS).
Ces données sont également scrutées par la Banque d’Angleterre (BoE), qui avait relevé son taux directeur depuis fin 2021 pour lutter contre cette envolée des prix, ce qui s’est traduit pour les particuliers comme les entreprises britanniques par des coûts du crédit plus chers, notamment immobiliers.
Les observateurs du marché attendaient par ailleurs les données de l’inflation en zone euro en novembre en fin de matinée.
Vers 11h00, le Swiss Market Index (SMI) abandonnait 0,48% à 11.683,62 points, le Swiss Leader Index (SLI) lâchait 0,41% à 1933,24 points et le Swiss Performance Index (SPI) 0,39% à 15.558,03 points. Sur les 30 plus imposantes valorisations, désormais 22 se trouvaient dans le rouge et huit en territoire positif.
Sika essuyait les plus grandes pertes (-1,7%), précédant Nestlé (-1,4%) et Swiss Re (-1,1%). Parmi les autres poids lourds, géants de la pharmaceutique, Novartis reculait de 0,2% et le bon Roche de 0,1%. Ce dernier a obtenu un marquage CE de conformité européenne pour un dispositif de spectrométrie de masse destiné à étoffer sensiblement la palette de tests disponibles pour sa plateforme Cobas d’analyses de routine.
UBS reculait pour sa part de 0,9%. La grande banque va rembourser avant échéance un emprunt à taux variable non garanti émis en son temps par Credit Suisse. Il porte sur une valeur de 1,5 milliard d’euros à échéance 2026.
En tête de peloton, on retrouvait SGS (+1%), VAT Group, dont Goldman Sachs a entamé la couverture à «neutral» avec un objectif de cours à 363 francs, ainsi que ABB (+0,4%). Le géant zurichois de l’électrotechnique a acquis pour un montant non dévoilé, auprès de Siemens Gamesa, l’espagnol Gamesa Electric. La transaction, soumise aux autorisations usuelles, devrait être finalisée au deuxième trimestre 2025.
Sur le marché élargi, l’industriel uranais Dätwyler se délestait de 1,6%. Le spécialiste des solutions d’étanchéité s’est prescrit pour la période 2025-27 une cure d’austérité destinée à ressusciter sa croissance et à redynamiser sa rentabilité. Il devise le coût unique du programme «Forwardnow» à 38 millions de francs, pour un allègement à terme de la base de coûts de 24 millions par année.
Le boulanger industriel Aryzta perdait 1,4% après avoir annoncé lancer la construction d’un nouveau four à pierre de grande taille à Eisleben, en Allemagne. Cette installation fabriquera des produits de boulangerie-pâtisserie pour le marché allemand et sera mise en service au deuxième semestre 2025. (AWP)